Amira Ghenim a été couronnée du Prix de la Littérature arabe 2024 pour son roman “Le désastre de la maison des notables”, une œuvre marquante qui éclaire plus de cinquante ans d’histoire tunisienne.
Le Prix de la Littérature arabe 2024, prestigieuse distinction organisée par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, a été décerné à l’auteure tunisienne Amira Ghenim pour son roman “Le désastre de la maison des notables”, publié aux éditions Philippe Rey [Barzakh], dans la collection Khamsa. Ce roman, traduit de l’arabe par Souad Labbize, marque un tournant en inscrivant plus de cinquante ans d’histoire tunisienne dans une œuvre littéraire.
Amira Ghenim succède ainsi à l’écrivain irakien Feurat Alani, qui avait été récompensé en 2023 pour “Je me souviens de Falloujah”. Le roman primé plonge le lecteur au cœur des tensions sociales et politiques de la Tunisie, depuis les luttes pour l’indépendance jusqu’à la révolution de 2011, à travers le destin de deux familles tunisiennes opposées : les Naifer, conservateurs, et les Rassaa, progressistes.
L’histoire s’intensifie autour d’un scandale, lorsque Zbeida Rassaa, jeune épouse de Mohsen Naifer, est accusée d’entretenir une liaison avec l’intellectuel et militant Tahar Haddad. Ce roman choral mêle les récits de plusieurs voix, révélant progressivement les secrets et drames qui secouent les deux familles et bouleversent leur réputation.
“Ce roman glorifie l’empathie,” explique Amira Ghenim, qui souligne l’importance de la compassion entre les personnages pour alléger des destins tragiques. L’œuvre incarne une exploration des vérités multiples et de la complexité humaine, rappelant que derrière chaque façade se cachent des douleurs et des joies partagées.