Le festival s’ouvre également sur le continent américain pour inclure des expériences venues de pays tels que le Venezuela, le Brésil et la Chine. Ce dernier pays sera présent à travers la nouvelle création «Star returning» du metteur en scène samoan Lemi Ponifasio qui sera présentée en avant-première mondiale lors de l’ouverture le 23 novembre.
La scène culturelle tunisienne s’apprête à accueillir les Journées théâtrales de Carthage (JTC), qui célébrent cette année leur quart de siècle. Le rendez-vous est donné du 23 au 30 novembre 2024 soit dix jours contrairement à la date de l’édition précédente qui a eu lieu du 2 au 10 décembre 2023.Un programme prometteur a été dévoilé par le comité directeur présidé par Mohamed Mounir Argui, hier à la Cité de la culture Chedli-Klibi, lors d’une conférence de presse qui a réuni différents médias et autres professionnels du théâtre et acteurs culturels. «Cette édition se tient dans un contexte mondial difficile, dans lequel nos frères palestiniens et libanais subissent les formes les plus brutales d’oppression de la part de l’entité sioniste. Les Journées théâtrales de Carthage réaffirment leur soutien inconditionnel à la juste cause palestinienne, en harmonie avec le soutien officiel et populaire de la Tunisie. C’est pourquoi cette édition portera haut les valeurs de défense des causes justes, du droit à la vie et de la promotion de la culture éclairée contre le génocide et appelle à la résistance», note Argui en ajoutant qu’un colloque scientifique international se tiendra dans ce sens avec pour thème : «Théâtre, génocide et résistance: vers un nouvel horizon humaniste».
Outre la compétition officielle, cette édition comprend une section non compétitive qui affiche des créations venues d’Afrique et du monde arabe avec spectacles, y compris une belle représentativité du théâtre tunisien, une ouverture sur le monde ainsi que diverses sections : théâtre de la liberté, productions théâtrales des prisons, théâtre scolaire, théâtre des clubs des maisons de la culture, théâtre pour le jeune public et théâtre de l’intégration. Pour les JTC 2024, pas moins de 125 représentations toutes sections confondues, 23 pièces tunisiennes, dont 2 retenues dans la compétition officielle, à savoir “Danse céleste” de Tahar Aissa Ben Arbi et “Toxic Paradise” de Sadoik Trabelsi.
La compétition officielle comprend des créations venues de Palestine, du Liban, d’Irak, du Bénin, du Sénégal, d’Egypte, du Qatar, de Jordanie, du Maroc, des Emirats arabes Unis et, en hors compétition, 12 pièces du théâtre du monde et 12 pour enfants, 9 ateliers et 2 grands colloques.
On nous annonce, aussi, deux spectacles dans la section Expressions théâtrales de l’immigration : «Les deux réfugiés» de Mohamad et Ahmad Malas et «Homini Lupus» de Grégoire Gabriel Vanrobays. Notons que cette section est dédiée aux dramaturges tunisiens, arabes et africains de la diaspora. Le festival s’ouvre également sur le continent américain pour inclure des expériences venues de pays, tels que le Venezuela, le Brésil et la Chine. Ce dernier sera présent à travers la nouvelle création «Star returning» du metteur en scène samoan Lemi Ponifasio qui sera présentée en avant-première mondiale lors de l’ouverture le 23 novembre courant.
Au programme, également, des espaces de réflexion et d’échange autour du 4e art en relation avec les autres formes artistiques, et ce, à travers les colloques et les ateliers de formation animés par des experts nationaux et internationaux.
Il sera ainsi question d’un colloque national autour de «L’utilisation des multimédias dans le théâtre, enjeux et imprévus», d’une table ronde autour du théâtre de l’intégration et d’un forum dédié aux instituts supérieurs de formation théâtrale et aux laboratoires de recherche appliquée spécialisés dans la formation théâtrale ou la recherche pluridisciplinaire qui a pour vocation de créer un réseau d’instituts supérieurs de formation théâtrale au sein des JTC.
Neuf ateliers et masterclasses sont programmés autour des thématiques suivantes : L’acteur et son double (Fadhel Jaïbi), Musique et Corps (Karim Thlibi), L’écriture théâtrale «Comment écrire la guerre» (Kacimi Mohamed), Direction du comédien (Tim Supple), (Mime et Pantomime) : De la personne à la représentation (Khaled Bouzid), Clown (Christophe Enany), L’action : plastique, psychique et verbale (Igor Yatsko), Le jeu interactif (Peter Barlow), Mouvement et corps en formation théâtrale (Fadil Jaf). Dans le cadre de sa traditionnelle célébration de l’œuvre théâtrale d’un pays arabe ou africain, le festival célèbre cette année le théâtre syrien, en soulignant entre autres la contribution des dramaturges, théoriciens et critiques syriens dans l’enrichissement de la scène théâtrale arabe. Le jury international, présidé par le poète et critique tunisien Mohamed El Ouni, a pour membres: Hassan Kassi Kouyaté, griot, dramaturge et comédien burkinabé, Khazaal Al Mejidi, dramaturge et académicien irakien, Raeda Taha, comédienne, auteure palestinienne, la comédienne syrienne Hela Omrane et l’universitaire tunisien Yassine Ouni. Les comédiens consacrés cette année par les JTC sont les Tunisiens Issa Harath, Lamine Nahdi et Béchir Kahwaji, ainsi que le Syrien Duraid Lahham. Des hommages seront aussi rendus à nos contemporains Mamdouh Al Atrash ( Syrie), Sami Al Jamaan (Arabie saoudite) et aux Tunisien.n.e.s Mohamed Mdiouni, Amel Baccouche, Wajiha Jendoubi, Mokdad Salhi, Yahya Al Faydi, Fatma Bahri, Mounir Ben Youssef et Ouyoun Al Kalam (Amal Hamrouni et Khemaies Bahri). Et à ceux qui nous ont quittés Abdelmajid Jemâa, Mourad Karrout, Saâdi Zidani et Abdelhak Khamir.
Bon festival !