La flambée des prix de l’immobilier en Tunisie est loin d’être un phénomène conjoncturel. Jihed Haj Salem, chercheur en sociologie, explique que cette dynamique repose sur une croyance largement répandue depuis les années 2000, selon laquelle l’immobilier constitue un investissement sûr pour protéger son patrimoine financier.
Cette perception, renforcée après la révolution, a conduit à une forte spéculation sur la valeur des biens immobiliers, où des investisseurs privilégient la construction dans l’espoir de profits futurs.
Outre cet engouement spéculatif, Jihed Haj Salem pointe une autre cause majeure : la hausse vertigineuse des prix des terrains, accentuée par leur rareté croissante dans des zones stratégiques. Bien que certains mettent en avant l’impact de la hausse des coûts des matériaux, il estime que ce facteur reste secondaire.
Le sociologue met également en lumière le rôle préoccupant du secteur parallèle dans l’immobilier, notamment dans certaines régions du sud du pays. Là-bas, des biens sont construits sur des terrains extrêmement coûteux, souvent en lien avec des opérations de blanchiment d’argent.
Pour Jihed Haj Salem, la résolution de cette problématique passe par une réforme en profondeur des politiques d’aménagement, ainsi qu’un contrôle renforcé des transactions immobilières pour freiner la spéculation et les pratiques illicites.