Ce Stade-là a la carrure d’un prétendant, fort d’un statut affirmé, d’un technicien malin, un effectif cohérent et un début de saison canon !
Le Stade Tunisien est-il taillé pour le titre ? Ces dernières semaines, les hommes de Maher Kanzari ont démontré une vraie constance dans la souffrance, en dépit du fait que l’effectif soit plus restreint que les saisons précédentes, ce qui reste relatif toutefois. En championnat, ces deux dernières saisons, malgré le règne sans partage de l’Espérance, la règle est simple : à chaque première partie de saison son grand frisson. Ainsi, après les Bleus de l’exercice écoulé, place maintenant aux Bardolais qui font, en l’état, frétiller une compétition qui ne semble plus figée, mais qui donne plutôt vie à un nouveau coup de cœur footballistique, le Stade Tunisien, un club historique qu’on apprécie certes pour son histoire, son vécu et sa capacité à se réinventer, mais aussi pour se démarquer des quatre incontournables qui «confisquent» le titre depuis quarante ans.
Cette saison, ça tombe bien donc, le Stade montre le bout du nez et fait plus que se frotter aux cadors locaux. Le moment est donc venu pour un club autre que l’EST, CA, ESS et CSS de déclarer sa candidature, car il a la carrure pour se maintenir, alors que ce onze à Maher Kanzari se transforme de fil en aiguille en poil à gratter de la compétition.
La dégaine d’un postulant
Aujourd’hui, la «mode Stade Tunisien » est lancée et les puristes ont, semble-t-il, «déniché» le nouveau bonbon de cette saison. Bref, en championnat, l’équipe qui a fait tanguer l’EST, secoué le CA et retourné l’ESS, est bel et bien là pour casser ! Et le mérite est d’autant plus appréciable que cette palpitante équipe s’est rajeunie tout en se reproduisant et en se densifiant. En clair, par rapport à l’été, si Hamza Khadhraoui, Hamza Ben Abda, Haythem Jouini et Lamine Ndao sont partis, l’équipe n’a pas accusé de dysfonctionnements, car elle a compensé avec les arrivées à moindre, frais de Yusuf Toure, Mugisha Bonheur et, à un degré moindre, Zied Berrima. Et puis, s’il n’y pas (à proprement parler) eu de folie lors du mercato estival, rien de bien excitant sur le papier du moins, l’important est surtout d’avoir su conserver les tauliers tels qu’Oumarou, Sahraoui, Mejri, Hlél, Saafi, Ghazi Ayadi, Amath Ndao, Laifi, Khalfa et Ouattara, des cadres qui ont transmis et propagé tout leur savoir aux jeunes pouls que sont Arous, Kadida , Smaali, Sajed Ferchichi et autre Khalil Ayari. Face au CA, pour sa dernière sortie, ce Stade-là a, non seulement vaincu, mais a surtout convaincu. Et ne vous y trompez pas, le score étriqué ne reflète pas la physionomie du match. Le ST a proposé au Hedi Naifer une démonstration tactique et technique contre un CA prévisible et évasif.
Oui, aujourd’hui, le Stade de Mugisha a le droit au bonheur, le bonheur de savourer tout d’abord, de tenir tête et de se projeter enfin. Ce Stade-là a donc la dégaine d’un postulant avec un statut affirmé, fort d’un technicien malin, un effectif cohérent et un début de saison canon !