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Poulets fermiers a siliana : Les éleveurs se débrouillent pour survivre

La filière souffre d’un manque de soutien de la part des institutions étatiques et privées, surtout en amont où les éleveurs appartiennent à une catégorie sociale démunie, et ont toujours besoin d’appui, et ce, en cas d’épidémie ou de hausse des prix des aliments ou de traitement.

Dans le cadre d’une étude sur la filière poules de ferme à Siliana publiée par la coopération technique allemande (GIZ) en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, des résultats importants ont été dévoilés. Il s’agit d’une activité agricole exercée essentiellement par la femme rurale et les jeunes démunis, et dans environ 42 secteurs défavorisés parmi 86, soit 48.83 %, répartis dans toutes les délégations du gouvernorat. Cette activité constitue une source de revenu pour couvrir les petits frais familiaux et personnels pour cette catégorie vivant dans le milieu rural.
La production de poulets de chair et d’oeufs de ferme a connu toujours des problèmes sévères, à cause des maladies aviaires, dont les conséquences sont désastreuses et généralisées, ce qui rend la reprise de cette activité difficile, coûteuse et lente, vu les faibles moyens financiers des éleveurs. Actuellement, la taille moyenne de la basse-cour varie de 5 à 12 poules par promoteur et la vente n’intéresse que 4 à 6 poulets tous les 4 ou 6 mois.

Un handicap de taille
La conduite sanitaire constitue le principal handicap et, en deuxième lieu, c’est la qualité des aliments fournis qui sont souvent pauvres en protéines. Parmi les autres problèmes, c’est le manque de moyens pour construire des abris les protégeant contre le froid, la chaleur et les prédateurs, ainsi que le manque de mangeoire et d’abreuvoir. Quels que soient la quantité de chair et le nombre d’oeufs produits, la filière poules de ferme contribue quand même à la réalisation de l’autosuffisance en produits alimentaires stratégiques. L’État est souvent obligé d’importer la viande rouge et parfois les œufs. Par conséquent, un effort supplémentaire doit être déployé pour le développement de cette filière, à plusieurs fins socio-économiques et environnementales. Cette filière souffre d’un manque de soutien de la part des institutions étatiques et privées, surtout en amont où éleveuses et éleveurs appartiennent à une catégorie sociale très pauvre, qui ont toujours besoin d’appui, et ce, en cas d’épidémie ou de hausse des prix des aliments ou de traitement. La production d’oeufs dure un mois, et se répète en moyenne trois à quatre fois par an, et ce, en fonction de la qualité des aliments et des objectifs des éleveurs. A titre indicatif, chaque poule pondeuse pourrait donner entre 12 et 16 œufs par mois, ce qui est équivalent à une quantité de protéine variant de 0,660 à 0,960 kg d’aliment protéique par poule et par mois, soit une recette financière brute totale variant entre 3 et 3.3 dinars par mois et par poule. Sachant que les frais d’alimentation varient de 1 à 1.5 dinar par poule et par mois, ce qui engendre un revenu net variant de 1.5 à 1.8 dinar par poule et par mois. Le prix du kg d’orge varie de 0.8 à 1 dinar alors que celui du concentré est de 0.8 dinar.

Subvention octroyée pour les projets
Quant au prix du kg de blé, il oscille entre 1.1 et 1.2 dinar le kg. Ce produit alimentaire est largement concurrencé par les œufs produits intensivement, et ce, au niveau des prix qui varient 0,660 à 0,720 dinar pour les quatre œufs. Pourtant, les œufs de ferme coûtent entre 1 à 1,2 dinar les quatre. La création de projet de poulets fermiers est éligible à une subvention de l’ordre de 25%, à condition de respecter toutes les conditions nécessaires, dont celle de détenir un diplôme de formation. Une fois installé, le promoteur doit assumer sa responsabilité pour faire des bénéfices. La production de chair de poule et d’oeufs est une activité qui a connu, depuis son lancement, des problèmes de stabilité dans la production, et ce, pour des raisons de manque de fonds de roulement, et d’hygiène, qui engendrent souvent une destruction totale de la basse-cour pouvant toucher beaucoup de secteurs limitrophes. Sachant que cette production animale a connu un grand problème en 2002 et jusqu’à 2004 à cause de la grippe aviaire qui a fait baisser le prix de vente de poule qui a varié entre 2.5 et 3.5 dinars et le prix de l’œuf n’a pas dépassé les 100 millimes. A cette époque, les services vétérinaires ont encadré ces petits éleveurs afin de limiter la propagation de cette épidémie et de les initier aux techniques simples de lutte contre la grippe aviaire.

Prix avantageux
Ces répercussions financières ont été à l’origine de la baisse aiguë et même de l’abandon de cette activité. Aucune compensation financière ou en nature n’est accordée à cette catégorie d’éleveurs confrontés à des difficultés. Les services vétérinaires du Crda ont déployé de grands efforts pour éradiquer l’épidémie de grippe aviaire. La reprise des activités de l’aviculture a eu lieu grâce aux propres moyens de la femme rurale et des jeunes démunis (hommes et femmes), qui ne sont pas éligibles aux crédits. Ils ont été encouragés par la hausse de la demande de poulet et d’œufs de ferme à des prix avantageux. Aucun programme spécifique d’encadrement des acteurs en amont n’a été prévu pour cette filière qui constitue l’un des maillons faibles de la filière. Ce problème est aussi rencontré par les petits éleveurs de poulets de chair conduits selon les techniques modernes, ce qui explique les contraintes qui entravent le développement de cette activité agricole, qui contribue au développement agricole et rural dans les régions défavorisées comme le gouvernorat de Siliana.La production de poulets de chair dans les fermes est actuellement une activité intéressante pour les éleveurs car le prix du coq varie de 15 à 20 dinars selon la taille alors que celui de la poule est entre 12 à 16 dinars, mais généralement elle n’est vendue que si elle est âgée ou ne pond plus. Les demandes sont importantes, et d’après les femmes rurales enquêtées, le bénéfice net par poulet varie entre 3 et 5 dinars, mais, en moyenne, le bénéfice est estimé à 4 dinars car les poulets sont souvent vendus au stade jeune donnant un poids moyen de chair variant de 1.25 kg jusqu’à 1.5 kg.

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