Bilel Sahnoun: «Une diversification des sources de financement est nécessaires»
La Presse — «Aujourd’hui, l’économie tunisienne est financée à hauteur de 95 % par le secteur bancaire. La Bourse de Tunis finançait jusqu’à 10 % de l’économie il y a quelques années et ce taux reste bien en deçà de celui des pays similaires où il a atteint 30%», a annoncé récemment Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis, lors d’un passage radiophonique. Le responsable a mis l’accent sur l’importance de la diversification des sources de financement. Il a également demandé à amender la loi et à intégrer de nouveaux produits financiers. «Une entreprise peut lever des fonds lors de son introduction en Bourse pour diverses raisons, telles que les investissements futurs, la restructuration et l’intégration de nouveaux partenaires».
Pour ce qui est du bilan de l’activité boursière pour l’année 2024, Sahnoun le juge positif puisque son principal indice, le «Tunindex», a progressé de 13 %. Selon lui, les banques représentent 50% de la composition de l’indice et ainsi, la santé du «Tunindex» est directement liée à celle des banques. D’après l’intervention de Sahnoun, «les investisseurs et les acteurs du marché réagissent favorablement lorsque l’offre est intéressante, à l’instar de l’emprunt obligataire national 2024, et les sociétés cotées sont résilientes, solides et offrent une bonne rentabilité. J’insiste sur la diversification des produits financiers pour inclure tous les secteurs clés de l’économie, tels que l’énergie, le pétrole, les télécommunications, l’agriculture et le tourisme, afin que le marché boursier puisse bénéficier d’une plus grande profondeur, d’une plus grande liquidité et de ressources de financement».
D’après le responsable, «2025 pourrait être une année charnière pour la Bourse de Tunis si la nouvelle législation est adoptée. Une loi sur la cotation obligatoire dans certains cas spécifiques pourrait voir le jour. Appliquée à certains secteurs, niveaux d’investissement, capital social, nombre d’actionnaires et services publics, cette loi permettrait la création rapide d’un marché boursier diversifié».
Nomination : Hatem Smiri à la tête du CMF
Hatem Smiri, Conseiller auprès du Tribunal administratif et membre permanent du collège du Conseil du Marché Financier, vient d’être chargé de diriger le CMF, et ce, suite au départ à la retraite de son président. Le Collège du CMF, réuni en date du 3 janvier, a décidé de déléguer les pouvoirs qui lui sont octroyés par la loi à Smiri, suite à sa prise de fonction de la présidence du Collège, conformément à la loi. Par ailleurs, le collège du CMF a pris acte de l’attribution des pouvoirs nécessaires à Socrate Bennouri, secrétaire général du CMF, pour assurer la gestion des affaires administratives et financières du Conseil.
Secteur de l’assurance : Une légère hausse en 2023
D’après la dernière revue publiée par «Tunisie Valeurs», le secteur de l’assurance a connu, en 2023, un ralentissement, avec une progression modérée de 8,2 % des primes émises, atteignant 3.446 MD. Cette légère hausse traduit un environnement difficile marqué par une faible croissance économique, une pression tarifaire accrue et une sinistralité en constante aggravation. L’inflation persistante a continué de peser sur les coûts d’indemnisation, impactant la rentabilité globale du secteur.
Malgré ce contexte, les assureurs cotés ont réussi à améliorer légèrement leur capacité bénéficiaire agrégée, soit une hausse de 3,7% en 2023, ce qui témoigne d’une résilience notable. Sur le plan réglementaire, les projets de réforme, notamment l’adoption des normes de solvabilité basées sur les risques et l’application des normes « Ifrs », ont commencé le 1er janvier 2025.