Les données publiées dans le Henley Global Mobility Report 2025 Q1 révèlent une tendance alarmante. Obtenir un visa Schengen reste un défi majeur pour les citoyens africains. Avec des taux de refus largement supérieurs à ceux observés dans d’autres régions du monde, les Africains se retrouvent en première ligne d’un système de mobilité internationale jugé inégalitaire.
L’étude montre que six pays africains figurent parmi les dix ayant les taux de refus les plus élevés pour les demandes de visas Schengen. Les Comores enregistrent un taux de rejet de 61,3 %, suivies par la Guinée-Bissau avec 51 %, le Ghana avec 47,5 %, le Mali avec 46,1 %, le Soudan avec 42,3 % et le Sénégal avec 41,2 %. En comparaison, trois pays asiatiques – le Pakistan, la Syrie et le Bangladesh – ainsi qu’un pays européen figurent également dans cette liste, avec des taux variant entre 43 % et 49 %.
En 2023, les pays africains n’ont représenté que 2,8 % des demandes mondiales de visas Schengen, soit environ 280.000 demandes sur un total de plus de 10 millions. Malgré cela, près de la moitié des requêtes africaines ont été rejetées. Ce contraste est encore plus frappant lorsque l’on compare l’Afrique avec l’Asie. Les pays asiatiques ont soumis deux fois plus de demandes, mais leurs candidats étaient deux fois moins susceptibles de se voir refuser un visa.
Selon l’étude, ces disparités ne s’expliquent pas uniquement par des facteurs économiques. Les auteurs soulignent que des politiques discriminatoires basées sur l’identité et la culture aggravent les difficultés rencontrées par les Africains. Ils ajoutent que cette disparité croissante reflète un modèle plus large d’inégalités de mobilité mondiale. Les citoyens africains sont relégués au bas de l’échelle, limitant leur accès aux opportunités économiques et sociales internationales.
En 2023, les demandeurs africains ont dépensé plus de 56 millions d’euros pour des demandes de visas Schengen rejetées, selon d’autres estimations. Cette somme représente une perte colossale pour des milliers de familles et de travailleurs aspirant à un avenir meilleur.
Face à ces chiffres, de nombreux experts appellent à une révision des politiques de visa au sein de l’espace Schengen. Promouvoir une mobilité plus équitable, réduire les discriminations et garantir un accès juste aux opportunités internationales devient une priorité. Cette situation met en lumière un défi majeur pour les gouvernements et les institutions internationales, celui de trouver un équilibre entre sécurité, politique migratoire et justice sociale.