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Gaza, un accord de plus ?

Editorial La Presse

C’est la fin du mandat du président Biden dans moins d’une semaine. Il va ainsi remettre le flambeau à son successeur, Donald Trump. Lundi 12 janvier, il a prononcé son discours d’adieu, expliquant et argumentant son bilan. Sur sa politique étrangère, il a vanté une Amérique « plus forte » grâce à lui. Deux guerres qu’il a affrontées ont entaché son mandat dont il n’est pas sorti indemne, ses efforts pour la paix se sont révélés sans succès notable. La guerre ou plutôt le conflit qui nous préoccupe est celui qui se déroule au Moyen-Orient, à Gaza la population s’éteint à petit feu et meurt au vu et au su de toute la communauté internationale, au Liban les habitants vivent l’enfer de l’exode et les bombardements successifs, en Syrie enfin la situation ne s’est pas encore éclaircie. Décidément toutes les étapes douloureuses de la guerre à Gaza (plus de 47 mille morts et des milliers de blessés) et toutes les souffrances n’ont pas été évoquées par le président sortant ; peut-il en être autrement lors d’un discours-bilan ? 

La réalité, pourtant, on s’en doute, est plus tragique que les discours de fin de mandat. Durant les 15 mois du conflit, Biden a montré plus de soutien et de sympathie pour l’entité sioniste qu’une volonté d’arrêter les agressions et l’occupation de la bande de Gaza. Dans ce conflit, il s’est montré incapable d’arrêter la machine de guerre et d’imposer un arrêt durable. Durant cette période, il recommandait dans ses discours un cessez-le-feu, dépêchant à chaque fois son secrétaire d’Etat Antony Blinken (qui a effectué 12 voyages dans la région, sans résultat), et il fournissait dans le même temps des armes et des avions à l’entité sioniste ! A chaque étape des négociations, il s’est montré impuissant, incapable de mettre la pression sur son poulain Netanyahu pour accepter une trêve ou un cessez-le-feu.

Dans son discours-bilan, Joe Biden a annoncé qu’un accord était «sur le point» d’être conclu pour un cessez-le-feu, accompagné d’une libération des otages détenus dans le territoire palestinien : «Nous sommes sur le point de voir une proposition, que j’ai présentée en détail il y a plusieurs mois, enfin aboutir», a déclaré le président américain. Espérons que ce sera vrai et appliqué dans un temps proche. Et, comme d’habitude, pendant ce temps, l’Etat sioniste multiplie les frappes tout au long de la journée dans le nord de Gaza, bombardant des écoles, des maisons et même des rassemblements, faisant plus de 50 morts.

Et quid des intentions et de la politique de Donald Trump qui va s’installer dans quelques jours à la Maison-Blanche ?  Ses déclarations provocatrices sur le Groenland, sur le canal de Panama et sur le Canada n’augurent rien de bon ni de rassurant. Et à propos du Moyen-Orient ? Rappelons que parlant de Gaza, il disait à son ami et allié Netanyahu : « Il faut terminer le job… » Autrement dit, raser tout ce qui tient encore debout : femmes, enfants, hôpitaux, immeubles et camps de fortune !

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