Accueil A la une Nouveau programme spécifique de développement social et économique : C’est parti !

Nouveau programme spécifique de développement social et économique : C’est parti !

La généralisation d’un tel programme vient ainsi traduire dans les faits la volonté du Président Kaïs Saïed de restaurer le rôle social de l’Etat, celui de l’Etat providence, comme au lendemain de l’Indépendance.

La Presse — C’est aujourd’hui que démarre le programme spécifique de développement social et économique au profit de 50 délégations mal loties, réparties aux quatre coins de la Tunisie, où 5 mille petits projets seront financés. Et ce n’est qu’un avant-goût qui présage d’autres lots de crédits pour de nouveaux bénéficiaires dans des zones prioritaires. Soit une première étape qui, après évaluation, s’étendra aux profondeurs de la Tunisie, comme l’a, d’ailleurs, promis, vendredi dernier, Riadh chaoued, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Pourquoi un tel projet ?

En fait, la généralisation d’un tel programme vient ainsi traduire dans les faits la volonté du Président Kaïs Saïed de restaurer le rôle social de l’Etat, celui de l’Etat-providence, comme au lendemain de l’Indépendance. En l’occurrence, il faisait cas de la promotion de la politique active de l’emploi. Cet intérêt tout particulier à l’insertion professionnelle s’illustre soit par un travail salarié, soit par incitation à l’initiative privée.

D’ailleurs, ledit programme de développement social et économique vient, alors, s’ajouter à un arsenal de mécanismes d’appui à l’emploi déjà créés à l’intention des diplômés aussi bien de la formation que de l’enseignement supérieur. Petit rappel pour l’histoire, le fameux Sivp, Contrat dignité, Contrat de réinsertion dans la vie active, Programme du service civil volontaire, Promotion de l’emploi dans les régions rurales (Perr), et bien d’autres qui ont eu à améliorer relativement l’employabilité des jeunes demandeurs et stimuler l’esprit d’entreprise.

Et si le taux de chômage en Tunisie s’est stabilisé au cours du 3e trimestre 2024 à 16%, selon les derniers indicateurs de l’INS, avec une augmentation de 25% au niveau des diplômés du supérieur, cela s’explique, généralement, par le fait que le marché du travail, déjà saturé, ne supporte pas autant de demandeurs supplémentaires d’emploi. Autre raison, et pas des moindres, les inégalités d’accès à l’emploi dans des régions défavorisées. Faute d’infrastructures adaptées, d’indicateurs de développement évolutifs, mais aussi à cause du taux de pauvreté élevé, nombre de diplômés et de promoteurs se sont ainsi trouvés coincés dans un chômage endémique.

De nouvelles chances d’intégration socioéconomique

Face à ce constat, l’investissement privé s’avère de mise, comme une façon de compter sur soi. Toutefois, l’exigence d’autofinancement, doublée d’une bureaucratie centralisée, a fait que l’idée du projet n’est pas suivie d’effet. «En se référant au faible quota des microcrédits octroyés en 2024, le lancement, aujourd’hui, dudit programme, estimé à 50 millions de dinars, au profit de 5 mille promoteurs de projets semble avoir un effet plutôt régulateur d’offres d’emploi par délégation. Voire un nouveau plan de répartition équitable d’opportunités professionnelles dans les régions les plus démunies», avoue Khelifa Seboui, directeur général de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), lors d’une récente cérémonie de signature de convention au siège du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, à Tunis.

Et c’est ainsi, admet-il, qu’on pourrait rectifier le tir et donner à chaque délégation du pays, classée prioritaire, de nouvelles chances d’intégration socioéconomique. En quelque sorte, cela devrait, alors, s’appliquer conformément au principe de la discrimination positive entre les différentes régions intérieures. «Que ce programme national si ambitieux puisse porter ses fruits et réaliser les objectifs pour lesquels il a été lancé…», espère le DG de la BTS.

Encore mieux, pour être méthodique, sa phase d’exécution repose sur un agenda de travail bien précis, suivant un calendrier qui s’étalera sur trois mois d’actions, soit jusqu’au 15 avril prochain. Ainsi, les inscriptions sur la plateforme en ligne déjà mise à la disposition de nouveaux promoteurs ont commencé hier, mercredi, jusqu’à la fin du mois de janvier. Après une étude de projets présentés et suite à des visites et déplacements, en février, dans les délégations concernées, place sera, ensuite cédée, le mois suivant, à la finalisation des avis d’approbation. Le projet, faut-il le noter, ne sera accepté que si le dossier y afférent remplit les conditions d’octroi de crédits exigées.

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