Les pays de la Mena partagent des liens historiques et culturels riches qui ont façonné leur histoire. Aujourd’hui, cette partie du monde partage une série de défis importants qui exigent des réponses politiques urgentes. La coopération régionale reste un objectif stratégique pour les pays de la région, étant donné les défis communs auxquels sont confrontés ces pays, dont beaucoup résultent des tendances mondiales. L’intégration régionale est au cœur de cette initiative. C’est un instrument permettant aux pays de bâtir des économies inclusives, résilientes et durables.
La Presse — Les échanges commerciaux entre la Tunisie et les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) ont connu une augmentation significative en 2024. Selon les dernières statistiques publiées par le ministère du Commerce, les exportations tunisiennes vers ces pays ont enregistré une croissance de 15 % par rapport à l’année précédente, atteignant un chiffre record de 5 milliards de dinars.
Cette hausse est principalement attribuée à l’intensification des échanges avec des partenaires stratégiques tels que l’Algérie, le Maroc, et l’Égypte. Les secteurs clés ayant contribué à cette croissance comprennent l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, et les technologies de l’information.
Accords bilatéraux et avantages tarifaires
Le succès de la Tunisie dans la région Mena repose en grande partie sur la signature de plusieurs accords de libre-échange. En 2024, le gouvernement tunisien a conclu des accords bilatéraux avec des pays comme les Émirats arabes-unis et l’Arabie saoudite, facilitant ainsi l’accès aux marchés et réduisant les barrières tarifaires. Il est à rappeler que la Tunisie et le Royaume de l’Arabie saoudite ont signé, en novembre dernier, un protocole d’accord pour une coopération en faveur de la promotion des investissements directs. L’accord vise à renforcer la coopération entre les deux pays, à stimuler les investissements directs mutuels, en favorisant les échanges de règles et de régulations relatives à l’environnement d’investissement et à ses évolutions. Ces accords ont non seulement stimulé les exportations tunisiennes, mais ont également encouragé les investissements étrangers. Des entreprises des pays du Golfe ont manifesté un intérêt croissant pour les opportunités d’investissement en Tunisie, notamment dans les secteurs de l’énergie renouvelable et du tourisme.
Des projets communs
La coopération économique entre la Tunisie et la région Mena ne se limite pas aux échanges commerciaux. En 2024, plusieurs projets de développement communs ont été lancés, incluant des initiatives dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’infrastructure. A titre d’exemple, un projet d’envergure visant à améliorer le réseau de transport transfrontalier entre la Tunisie et l’Algérie a été inauguré, facilitant ainsi la mobilité des personnes et des biens. De plus, des programmes de formation et de transfert de compétences dans le domaine des technologies de l’information ont été mis en place, renforçant les capacités locales et favorisant l’innovation.
Les opportunités ne manquent pas
Les perspectives pour la Tunisie dans la région Mena restent prometteuses. Le gouvernement continue de travailler sur des réformes visant à améliorer le climat des affaires et à renforcer la compétitivité du pays. Les autorités tunisiennes ont également exprimé leur engagement à diversifier les partenaires commerciaux et à explorer de nouveaux marchés au sein de la région. Certains économistes de la région ont mis l’accent sur l’importance des engagements qui seront entrepris en 2025, et qui seront à même de placer la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au cœur d’une transformation économique significative. Il faut rappeler que les économies de la région ont adopté des stratégies innovantes pour diversifier leurs revenus, stimuler la croissance et renforcer les échanges commerciaux tant à l’échelle régionale qu’internationale. Longtemps dépendantes des revenus pétroliers, ces économies se sont désormais tournées vers la diversification. En tête de cette réforme, les pays du Golfe ont investi massivement dans les énergies renouvelables, les technologies numériques et le tourisme. Les Emirats arabes unis, par exemple, sont devenus un hub technologique majeur, attirant des start-up du monde entier.
Profiter des positions géographiques stratégiques
Parallèlement, la Tunisie et ses voisins ont misé sur l’industrie manufacturière et les services, exploitant leurs positions géographiques stratégiques pour devenir des plateformes de production et de distribution vers l’Europe et l’Afrique. La région Mena a intensifié ses échanges commerciaux grâce à une intégration économique accrue. Des accords de libre-échange intrarégionaux ont été signés, facilitant le commerce des biens et services entre les pays. De plus, les relations commerciales avec des économies émergentes comme la Chine et l’Inde ont été renforcées, augmentant les exportations de produits manufacturés et agricoles.
De plus, les investissements étrangers directs ont connu une augmentation significative. Des projets d’infrastructure ambitieux, tels que le réseau ferroviaire transrégional et les zones économiques spéciales, ont attiré des capitaux internationaux. Ces projets visent à améliorer la connectivité, réduire les coûts logistiques et accroître la compétitivité de la région. Il ne faut pas nier que, malgré ces avancées, la région Mena fait face à des défis persistants. Les tensions géopolitiques, les fluctuations des prix des matières premières et les inégalités économiques restent des obstacles majeurs.