LA bonne conduite du nouveau modèle de développement national aurait certainement besoin d’une nouvelle architecture financière. C’est que les exigences de la relance économique et la garantie, même progressivement, d’une croissance pérenne reposent désormais sur l’instauration d’une assise financière, notamment bancaire, solide et efficiente.
D’ailleurs, le Chef de l’Etat, en recevant mercredi dernier le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, a donné sa pleine mesure au rôle des banques, qu’elles soient publiques ou privées, dans la dynamisation de l’investissement et l’assouplissement des transactions financières.
C’est dire que les banques tunisiennes doivent désormais se libérer de certaines réserves pour s’impliquer davantage dans la politique de développement économique national. Sans pour autant négliger les règles prudentielles.
Cela ne signifie aucunement que les banques tunisiennes ne sont pas conscientes de l’ampleur des enjeux ou qu’elles sont totalement à l’écart. Bien au contraire, tout au long de ces dernières années, et face aux difficultés financières, le secteur bancaire n’a pas failli à ses responsabilités et a apporté un soutien considérable au budget de l’Etat. Mais on reste convaincu qu’il peut mieux faire.
En effet, face à une conjoncture économique toujours délicate, associée au blocage financier international gratuit, l’amélioration du niveau d’implication bancaire dans la concrétisation des choix nationaux et l’élargissement du niveau d’attractivité des capitaux, notamment étrangers, relèvent de la nécessité stratégique et, plus encore, de la responsabilité historique, car, comme le rappelle encore le Président de la République, « l’intérêt supérieur de la Tunisie doit primer tout autre considération ».
Toutefois, pour relever cet enjeu, nos banques, notamment publiques, doivent d’abord réussir leur propre « révolution », en s’alignant encore plus sur le standards internationaux, notamment en termes de numérisation financière.
Un enjeu qui repose, lui-même, sur l’urgence d’une refonte intelligente du code de change, toujours complexe et peu adapté aux nouvelles tendances internationales. Une telle réforme est, de l’avis de tous les experts, incontournable, car les exigences d’un développement soutenu passent désormais par l’assouplissement des réglementations en matière de transactions financières, notamment en devises.
Un système de change plus flexible et mieux ouvert aux innovations financières aurait en effet pour mérite de garantir la sécurité et la stabilité de notre système monétaire, ce qui constituerait, en soi, un atout supplémentaire pour notre environnement des affaires et un signe rassurant pour les donneurs d’ordres financiers internationaux.
Et plus important encore, l’amélioration de la performance de notre système de change sera perçu, sans aucun doute, comme une évolution positive majeure, puisqu’elle permettra à l’économie nationale de soigner son niveau d’intégration dans l’économie numérique mondiale. Une ouverture nécessaire à la garantie d’une croissance durable.