Le chèque demeure un moyen de paiement, mais il est désormais crucial de privilégier des solutions alternatives facilitant les transactions, notamment le paiement mobile. Cette évolution est essentielle, car les transactions par chèque tendent à se réduire. C’est ce qu’a affirmé Fayssel Azzouz, directeur financier et administratif d’une clinique privée, en expliquant que les cartes bancaires pourraient constituer une alternative pratique.
Lors d’un débat organisé mercredi par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (Iace) sur le thème « La nouvelle loi sur les chèques : impact sur les grandes surfaces et les cliniques privées », Azzouz a expliqué que les cartes bancaires permettent de répondre efficacement aux besoins des citoyens en leur offrant un accès direct aux montants nécessaires. Selon lui, la nouvelle loi devrait promouvoir un usage responsable des moyens de paiement et limiter les abus.
Fayssel Azzouz a aussi précisé que la loi engage désormais les banques à évaluer la solvabilité des demandeurs de chèques et à analyser les risques associés. Ainsi, les institutions financières partagent une partie de la responsabilité dans la gestion des chèques.
Il a également souligné l’importance de revoir le système d’assurance maladie. Selon lui, celui-ci ne devrait pas se limiter à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM). Les compagnies d’assurance doivent développer de nouveaux produits accessibles à toutes les catégories sociales. Azzouz a appelé les parties prenantes à élaborer des solutions technologiques, comme des cartes d’assurance, et à renforcer la coordination entre prestataires de services et citoyens.
Par ailleurs, il a proposé que la CNAM adopte une approche numérique innovante en introduisant des cartes électroniques pour ses adhérents. Ces cartes permettraient aux prestataires de services de vérifier rapidement et efficacement les droits des bénéficiaires, remplaçant ainsi les lettres de prise en charge souvent chronophages.
Pour sa part, Walid Zouaghi, directeur général adjoint d’une grande enseigne commerciale, a estimé que cette réforme des chèques aura un impact sur les comportements d’achat des citoyens, particulièrement dans un contexte de forte inflation. Il a expliqué que l’interdiction de certains paiements échelonnés pourrait réduire les achats et modifier les habitudes de consommation des Tunisiens.
Zouaghi a également souligné que le recours accru aux cartes bancaires entraînera des frais supplémentaires pour les citoyens, car les montants octroyés par les banques seront assimilés à des crédits, avec des coûts inhérents.
L’importance de la phase expérimentale de la plateforme numérique unifiée dédiée aux transactions par chèque a également été mise en avant. Selon Zouaghi, cette étape permettra de tester les capacités techniques de la plateforme, qui sera accessible à l’ensemble des utilisateurs.
Il est à rappeler que depuis le 13 janvier, les banques tunisiennes ont cessé de distribuer les anciens carnets de chèques. Elles ont commencé à accepter, depuis le lundi 20 janvier, les demandes pour les nouveaux carnets, qui seront progressivement distribués avant le 2 février. Conformément à la loi n°41 de 2024, les principales modifications incluent :
• Une limite de 30 000 dinars pour la valeur maximale d’un chèque.
• L’absence de sanctions pénales pour les chèques sans provision dont la valeur ne dépasse pas 5 000 dinars.
• L’obligation d’inscrire le nom du bénéficiaire et la date de validité sur le chèque.
Ces réformes, bien que nécessaires, suscitent des débats sur leurs répercussions économiques. De nombreux observateurs craignent une baisse de la consommation des ménages et des entreprises, qui pourrait déséquilibrer plusieurs secteurs économiques clés.
La Presse