Dans la foulée de la dynamique générale qui accompagne le démarrage officiel, lundi prochain, de la campagne électorale présidentielle, il n’y a pas uniquement les petites phrases assassines qui attirent l’attention, les campagnes de dénigrement auxquelles se livrent les fans des différents candidats ou les indiscrétions ou révélations qu’on distille quotidiennement dans le but de porter atteinte à la réputation d’un candidat quelconque ou dans le dessein de blanchir un concurrent dont les chances s’amenuisent de jour en jour.
Il y a aussi ces rencontres-débats qui sont organisées régulièrement à travers l’ensemble de la République, à l’initiative de l’Isie, des associations de la société civile spécialisées dans le suivi des élections, de certains ministères comme celui des Affaires religieuses et de l’Education dans le but de soumettre à la réflexion générale des thèmes comme la participation des femmes et des jeunes aux élections, la neutralité des mosquées et des espaces publics comme les écoles et les administrations, le contrôle ou l’observation des campagnes électorales pour dénoncer les abus à temps et inviter l’Isie à intervenir et à mettre fin aux dépassements afin que leurs effets négatifs n’influent pas sur le déroulement du processus électoral et, partant, sur les résultats du vote.
Autant de manifestations, de colloques et de cercles de débats qui montrent que les élections de 2019, qu’elles soient présidentielles ou législatives, ne sont pas l’affaire exclusive des partis politiques ou des coalitions candidates aux palais de Carthage ou du Bardo.
Elles prouvent également qu’il n’existe pas de sujets tabous ou de thèmes dont la discussion relève de certains interdits comme le laissent entendre certaines sources.
Ainsi, l’un des thèmes les plus controversés s’imposant à chaque rendez-vous électoral, à savoir le rôle de l’imam prédicateur lors des prochaines élections, dans le sens du pouvoir d’influence qu’il a sur les électeurs, est-il disséqué et analysé sous ses différentes facettes, la finalité recherchée étant de faire en sorte que ce «leader d’opinion», comme le souligne Nabil Baffoun, président de l’Isie, puisse contribuer à préserver la neutralité des mosquées face aux tentatives d’instrumentalisation partisanes.
Baffoun parlait devant les participants à la conférence interrégionale sur «le rôle majeur de l’imam prédicateur dans le renforcement de la crédibilité des élections législatives et présidentielle 2019». La conférence en question couronne, en effet, les rencontres tenues à Gafsa, Sousse et Tabarka, en attendant le reste des régions.