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L’innovation par la diplomatie judiciaire

Editorial La Presse

Sur le dossier de la récupération des fonds appartenant au peuple tunisien, l’Etat n’en  démord pas. Rappelons qu’avant le 25 juillet 2021, une commission au sein de la BCT  et du ministère des Finances était chargée de gérer le dossier. Une gestion que nous qualifierons de peu sérieuse et de laxiste. C’est pour cette raison qu’après le processus du 25 juillet, les choses ont été reprises en main et traitées avec vigilance par un comité présidentiel spécial. Cette structure a été créée en vertu du décret présidentiel n° 112-2020 du 22 octobre 2020.

Selon l’article 2 dudit décret, le comité s’est vu confier pour mission d’évaluer les différentes mesures qui ont été prises dans le cadre du processus de recouvrement des biens mal acquis existant à l’étranger et de proposer toute mesure qui conduirait à la réalisation de cet objectif

De cette commission en question qui s’active sur le dossier, nous avons eu des nouvelles jeudi dernier. Pour concrétiser les instructions données par le Président de la République en la matière, le comité a décidé d’adopter une «nouvelle approche» à double détente qui prend en considération les volets «diplomatique et judiciaire» dans le traitement de ce dossier. Le comité spécial a également décidé de formuler des «propositions concrètes» permettant de booster les efforts diplomatiques déployés par la Tunisie auprès de nombre de pays étrangers concernés par ce dossier afin d’accélérer le processus de récupération de ces fonds qui appartiennent au peuple tunisien.

Ainsi la manière de penser le recouvrement des biens en question a-t-elle changé et est-elle devenue plus réaliste et diplomatiquement engagée. Parler de diplomatie judiciaire est une démarche innovante de la part de ce comité. Précisons qu’il s’agit de recouvrement des biens mal acquis aussi bien sous le règne de Ben Ali que pendant la décennie noire. Force est de croire que pendant ces deux périodes, nos diplomates à l’étranger n’ont jamais accordé d’importance au transfert de ces fonds ! De la part de l’administration tunisienne, il y a eu un laisser-aller pendant la décennie noire où il arrivait que des dossiers atterrissent en retard sur les bureaux des  instances internationales et souvent sans traduction.  Avec cette nouvelle approche, nous pensons que tous les ambassadeurs tunisiens seront mobilisés dans le but de récupérer par les moyens  diplomatiques les biens placés à l’étranger. Maintenant que les choses sont conduites avec célérité et sagesse, les Tunisiens peuvent nourrir l’espoir de prendre possession un jour de ce qui leur a été spolié.

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