Du 1er au 8 février 2025, c’est tout l’éventail de la marionnette actuelle qui se déploie dans une multitude de spectacles marquant la sixième édition des Jamc. Le coup d’envoi de cet événement qui se réjouit du succès de ses éditions précédentes a été donné hier soir à la Cité de la Culture de Tunis.
Plus qu’une association de formes, de couleurs et de matières, les marionnettes merveilleusement investies par plus de 100 artistes seront transformées en une intarissable source de poésie.
Cette édition est dédiée à la mémoire de Abdelhaq Khemir, figure incontournable de cet art, qui nous a quittés au mois de septembre dernier. La line-up prévoit une semaine de découvertes, de plaisir et de fête, pour la plus grande joie d’un public toujours plus nombreux. Elle inclut 23 spectacles, dont 16 internationaux, à destination des plus grands pour continuer d’affirmer que la marionnette, ce n’est pas que pour les enfants ! Le programme comprend également 11 ateliers, ainsi que 4 masterclasses.
Après les majorettes de Ksar Helel, c’est Sami Dorbez, auteur-compositeur et interprète de chansons qui a signé la première performance des Jamc. Son spectacle «Atfel Ezzaytoun» (Les enfants de l’olivier) présenté au hall de la Cité de la Culture a captivé l’attention des jeunes et des moins jeunes.
Les animateurs déguisés en peluches géantes qui ont déambulé dans le hall ont également assuré une excellente ambiance qui a amusé les enfants et les parents, les interpellant à danser et bouger.
La cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée au Théâtre des régions a été inaugurée par une performance théâtrale en hommage à Youssef, l’enfant palestinien blond, beau, aux cheveux bouclés, assassiné lors du génocide mené à Gaza et devenu symbole des victimes innocentes de la guerre.
«L’imagination est notre pont pour ce qu’on ne peut voir qu’avec le cœur». C’est ainsi que Chekra Rameh, la maîtresse de cérémonie, a introduit l’édition actuelle. Et, pour une immersion dans le monde des songes, une prestation dansante a montré une enfant enchantée par la magie des marionnettes avec des danseurs en masques fantaisistes.
Par la suite, Mme Monia Abid Mesaadi, présidente du comité d’organisation, a indiqué dans son mot d’ouverture l’aspect symbolique de l’événement qui se veut engagé. «L’enfant palestinien est au cœur de nos pensées et du premier film d’animation tunisien, «Le Bout du fil», produit par le Centre national d’art de la marionnette spécialement pour cette édition», souligne-t-elle.
Un hommage a été rendu aux créateurs qui se battent pour la prospérité de cet art. Ils ont été accueillis sur scène sous les applaudissements pour recevoir des trophée honorant leurs longues carrières. Il s’agit de Mokhtar Mezriqui qui a débuté dans ce domaine depuis 1979, Wassim Mabrouk, créateur d’accessoires et de décors depuis plus de 25 ans et Tahar Dridi qui compte 40 ans de passion et d’engagement.
Des marionnettes de tailles et de constitutions différentes ont défilé sur scène en intermède, comme un avant-goût des spectacles qui meublent la semaine. Une marionnette représentant l’enfant Youssef, créée par Saber Sassi, a marqué des retrouvailles avec ce qu’on croit perdu à jamais et qu’on restitue par l’imagination.
La cérémonie d’ouverture a été suivie par la projection du film «Le Bout du fil» signé Zied Lamine, scénariste et réalisateur.
Le festival qui conjugue depuis des années exigence artistique et esprit de convivialité continue donc de révéler l’univers des marionnettes dans ses formes contemporaines, dévoilant les multiples facettes d’un art universel.
Vous pouvez profiter des vacances scolaires pour découvrir en famille une variété de créations qui émerveillent et font rêver grands et petits. Les prix sont à 5D pour les spectacles destinés aux enfants et 10D pour les pièces visant un public adulte.