Accueil Sport FTF — le nouveau bureau fédéral déjà critiqué   Sur des sables mouvants… 

FTF — le nouveau bureau fédéral déjà critiqué   Sur des sables mouvants… 

Sans projet clair au départ,  sans feuille de route lisible, le nouveau Bureau fédéral commence déjà à piétiner sur un chemin semé de grosses embûches.

La Presse — Quinze jours ont été suffisants pour montrer qu’il ne suffit pas de savoir rafler la majorité des voix des clubs membres et gagner les élections, de répartir les tâches comme on partage un gâteau sans mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, pour partir du bon pied. L’héritage est, il faut l’avouer, trop lourd pour être assumé avec autant de facilité, voire de légèreté et de manque de visibilité. La 18e journée du championnat a ouvert le concert des protestations les plus vives et des critiques les plus virulentes contre ce nouveau Bureau fédéral qui vient à peine de mettre le pied à l’étrier. Même si les clubs ont tort de se révolter contre leurs propres choix. La période est trop courte pour évaluer le travail du nouveau Bureau fédéral, mais les premières indications n’incitent pas à l’optimisme et n’augurent pas  d’une vraie coupure avec le passé

L’arbitrage,  premier gros piège 

On ne peut pas ne pas revenir une nouvelle fois à la première déclaration de Houcine Jnayeh le 25 janvier, après le verdict des urnes et la victoire de la liste dont il est le vice-président, qui a affirmé que «le premier objectif à réaliser par Moez Nasri et son équipe est de restaurer rapidement la confiance entre les clubs et l’arbitrage tunisien pour plus de crédibilité de notre championnat et une meilleure image de notre sport roi».

Force est de dire que Houcine Jnayah est allé trop vite en besogne avec une telle promesse peu réaliste. Le choix de Jamel Himoudi comme superviseur général de l’arbitrage tunisien montre qu’entre les paroles et les actes, il y a une grande contradiction. La première erreur du nouveau locataire de la DNA a été, en guise de geste de reconnaissance à sa nomination, de refuser le recours à un arbitrage étranger et d’imposer le choix d’un trio tunisien pour l’un des plus grands chocs du championnat entre le ST et l’EST malgré la demande faite par les deux clubs.

Après la prestation calamiteuse de Mahrez Melki pour ce premier examen périlleux pour lui et pour le Bureau fédéral, Jamel Himoudi est en train sûrement de se mordre les doigts en constatant les premiers dégâts de son « mandat». 

Loin du Stade de Bardo , au Stade Néjib Khattab à Tataouine, Houssem Boularès n’a pas fait lui aussi dans la dentelle pour s’attirer la colère du club local qui s’est estimé «lésé par le penalty loin d’être évident qui a scellé la victoire de l’Etoile sur l’UST dans le temps additionnel». Maher Kanzari et Jamel Limam, côté Stade Tunisien, et Akrema Wadhen, président du club tataouinois, ont fustigé le nouveau Bureau fédéral dont les membres jugés «plus soucieux de récompenser ceux qui les ont élus et de porter la casquette de leurs clubs respectifs aux dépens et au détriment de ceux qui n’ont pas voté pour eux ou n’ont pas de représentants dans ce bureau pour défendre leurs intérêts».

Une colère qui est allée jusqu’à regretter la période de six mois de Kamel Idir et du Comité de normalisation où «la prestation des arbitres, tout en n’étant pas exempte de tout reproche, n’avait pas été autant médiocre et suscité de tels remous». Jamel Himoudi, qui a voulu commencer sa mission par interdire le recours à l’arbitrage étranger, va devoir revoir ce choix et ouvrir de nouveau la porte qu’il a fermée dès le match de la Super Coupe dimanche prochain (drôle de coïncidence!) entre les mêmes protagonistes du samedi, les «Sang et Or» et les Bardolais. Et on se demande s’il n’est pas un peu tard pour réintroduire la VAR après que le championnat a fait un virage important aussi bien en haut qu’en bas du classement.

Sami Trabelsi sélectionneur national : le choix par défaut 

Un autre dossier non moins important a aussi montré que ce Bureau fédéral entretient le flou et avance en tâtonnant. Au lieu de commencer par installer le Directeur technique national à qui incombe en premier lieu le choix du sélectionneur de l’équipe A, Moez Nasri s’est précipité à créer la Commission technique promise pour prendre en charge cet épineux dossier. Dès le départ, l’approche était mauvaise pour ne pas dire fausse.  Les premiers contacts avec Mouîne Chaâbani n’auraient pas dû avoir lieu car il est impensable qu’un technicien qui caracole en tête du championnat marocain avec plus d’un challenge à relever avec la Renaissance Sportive de Berkane puisse accepter un tel sacrifice ou se défaire facilement de ses engagements. Les discussions qui ont suivi pour engager Mahdi Nafti ont été vouées à l’échec.

La Fédération, qui a essayé de frapper d’une pierre deux coups ( Nafti nouveau sélectionneur et la fin à l’amiable de son litige objet d’un lourd verdict du TAS), a raté son coup. 

Seule, la troisième option, Sami Trabelsi, a donc pu aboutir dans l’attente de la composition des autres membres de toute l’équipe du staff technique de la sélection sur qui compte beaucoup le nouveau Bureau fédéral pour une qualification au Mondial et les dizaines de milliards qu’elle rapporterait et qui permettraient de gommer le lourd déficit financier. Le Bureau fédéral, et derrière lui tout le football tunisien, va vivre un mois de mars sous haute pression avec les deux matches contre le Liberia et la Namibie qui seront déterminants.

Dans l’attente du nouveau Bureau de la Lnfp et d’une nouvelle Commission nationale d’appel

La décision qui était plus une démonstration de force qu’un pas raisonnable de dissoudre le Bureau de la ligue nationale de football professionnel a coïncidé avec la démission du président et des membres de la Commission nationale d’appel. Deux organes-clés pour donner et classer illico-presto les nombreuses réclamations introduites dont on n’a pas intérêt à ce qu’elles restent en suspens jusqu’à fausser et discréditer la compétition. La décision de faire gagner l’Etoile sur le tapis son match contre El Gawafel de Gafsa, pour une histoire banale de frais de cartons jaunes impayés, a entraîné un effet domino sans précédent et mis le Bureau fédéral devant un vrai traquenard juridique. 

Comment stopper cette boule de neige qui risque de prendre de l’ampleur avec plus de 90 pour cent des clubs de Ligue 1 et 2 dans le même cas qui avaient l’habitude de s’acquitter de ces «frais» versés au Fonds de solidarité avec le football amateur en fin de saison ? Il n’y a pas d’autre solution qu’une décision rapide et une jurisprudence en appel avant la révision des lois pour arrêter le flux de réclamations insensées et valoriser le mérite sportif et les victoires à la sueur du front sur le rectangle vert. Sinon, ce serait la saison la plus sulfureuse et la plus chaotique de l’histoire de notre football.

Ce n’est pas en tâtonnant de la sorte qu’on peut amorcer le changement promis en campagne électorale et construire un autre avenir pour notre football. Moez Nasri a été averti d’entrée. Même si le mal est déjà fait, il est peut -être encore temps pour rectifier et corriger.

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