Vendredi soir, Youssef Chahed, candidat du parti Tahya Tounès à la présidentielle, a révélé, lors de l’émission «Le locataire de Carthage» sur Attassia TV, les grandes lignes de son programme politique, économique et social tout en dressant le bilan de ses trois ans à la présidence du gouvernement.
Youssef Chahed a d’emblée révélé: «J’ai une vision pour la Tunisie au cours des 10 et 15 prochaines années. J’ai décidé de me porter candidat dans le but d’édifier un Etat juste, un Etat où le Tunisien a le sentiment qu’il est un citoyen à part entière. J’ai décidé de briguer la présidence de la République pour barrer la route à la corruption, aux corrupteurs et aux corrompus», souligne-t-il.
Mais comment Youssef Chahed va-t-il agir pour concrétiser ses promesses ?
Il énumère ses priorités : «En premier lieu, l’instauration de la Cour constitutionnelle dans un délai ne dépassant pas les six premiers mois du prochain mandat présidentiel; ensuite, aucun membre de ma famille n’aura à intervenir dans les affaires de l’Etat; enfin la mise au point d’une politique agricole où l’agriculteur occupera une place centrale».
Et ce n’est pas tout puisque Youssef Chahed promet de réviser l’accord d’association avec l’Union européenne, assure que l’Etat accordera la priorité au secteur social et aux secteurs stratégiques vitaux, considère que la Tunisie a un rôle majeur à jouer dans la résolution de la crise libyenne et précise que la Tunisie ne se précipitera pas pour signer l’Aleca, les intérêts de la Tunisie devant être pris en considération lors des négociations avec l’Union européenne.
Une approche courageuse pour le traitement du dossier du phosphate
Youssef Chahed a répondu à toutes les questions, y compris celles considérées comme délicates comme l’appareil sécuritaire secret d’Ennahdha, sa future alliance avec le parti islamiste, ses rapports avec Hafedh Caïd Essebsi, etc.
Ainsi, demande-t-il à la justice de dévoiler aussi rapidement que possible les secrets de l’affaire de l’appareil sécuritaire, annonce-t-il qu’il n’y aura pas de partenariat stratégique avec Ennahdha et fait-il savoir qu’il a décidé de tout dire aux Tunisiens sur les dépassements de Hafedh Caïd Essebsi après avoir fait remarquer à son père feu Béji Caïd Essebsi que les dérives de son fils ne peuvent plus se poursuivre.
Abordant l’épineuse affaire du phosphate, il a indiqué qu’il est temps de mettre en place une approche courageuse du secteur qui pourrait consacrer une partie des bénéfices de la compagnie au développement dans la région.
Faut-il amender la Constitution en vue de changer le système politique ?
Youssef Chahed est convaincu que l’amendement de la Constitution n’est pas «une solution réaliste». «Il faudrait améliorer plutôt le système politique par le biais de la révision de la loi électorale et la révision des mécanismes de l’action du Parlement».
Concluant son intervention, le candidat de Tahya Tounès affirme : «J’ai appris de mes erreurs. Je suis au fait des problèmes dont souffre le pays. Je représente une nouvelle génération de jeunes politiciens. Notre objectif est de rompre avec les mentalités rétrogrades et les pratiques qui bloquent les structures de l’Etat».