Accueil Culture Billet: JAMC, plus de respect s’il vous plaît !

Billet: JAMC, plus de respect s’il vous plaît !

Journaliste culturel, ce n’est pas un métier facile, comme certains semblent le croire. C’est un métier exigeant qui demande passion, patience, énergie et rigueur. 

La Presse— On ne naît pas journaliste culturel, on le devient avec le travail et un apprentissage minutieux. Un bon journaliste culturel ne se contente pas de relayer l’information, il doit s’initier aux arts, aux cultures locales et essayer d’appréhender les œuvres des artistes, afin de traduire la vision ou la sensibilité globale au lectorat. Un bon journaliste culturel est celui qui fait le choix de se spécialiser dans un ou deux domaines pour produire de bonnes critiques et de continuer de s’adapter à l’actualité en mouvement.       Cette rigueur présente chez celles et ceux qui veulent proposer un journalisme de qualité se retrouve souvent effritée quand elle est confrontée à une mauvaise organisation et/ou autres marques d’irrespect et de manque de considération envers les journalistes.

Un phénomène malheureusement de plus en plus observé chez nous à l’aune de la crise que traverse le secteur culturel causée, entre autres, par un budget étatique insignifiant et face à la prolifération des médias, des problèmes structurels du métier et le non- respect de la spécialisation.        

Certains festivals à grande audience ( ou pas ! ) ne sont pas toujours clairs dans leur politique de communication et semblent oublier qu’un journaliste culturel n’est pas censé être un outil de promotion, mais un journaliste libre (normalement) qui doit veiller à rester dans l’objectivité de l’information qu’il doit relayer surtout quand il s’agit d’un festival public financé en partie par l’argent du contribuable.

Participer à la visibilité de ce genre d’événements on veut bien, mais ce qui nous importe le plus c’est rendre compte au public (dans sa globalité, y compris les acteurs culturels) de la qualité de la programmation et de l’organisation et suivre aussi l’évolution de certains artistes et en découvrir d’autres. Non, un journaliste n’est pas un outil dont on se sert quand cela nous arrange et qu’on dénigre dans le cas contraire. D’aucuns, d’ailleurs, exigent de la part des directions de certains festivals d’être clairs dans leur choix dès le départ : ont-ils besoin de la présence de journalistes en dehors de leurs partenaires médias, et dans ce cas, ils doivent essayer de leur accorder un minimum de liberté de travail? Ou alors ils n’ont pas besoin de couverture médiatique et préfèrent accorder plus de place à la vente de billets. Le fait est qu’un festival n’a pas à faire le tri d’une manière maladroite, car le travail journalistique ne se commande pas. Plus de respect et de considération pour celles et ceux qui travaillent avec bonne foi et objectivité serait les bienvenus, surtout de la part de festivals organisés par des structures étatiques. De nos jours, par exemple, les pass médias ou badges d’accès accordés aux journalistes culturels n’ont plus aucune valeur et un journaliste peut se faire facilement refouler à l’entrée d’un spectacle qu’il a été prié de couvrir. Ce fut le cas lors de la récente édition des Journées des arts de la marionnette de Carthage-Jamc (un festival organisé par le Centre national d’art de la marionnette) dont un éminent membre de l’organisation s’est permis de nous dénigrer, le matin du 4 février alors qu’on s’apprêtait à accéder à l’avant-première mondiale de «The girls with the little suitcase». Les instructions étaient clairement de prioriser les détenteurs de tickets aux dépens des rares journalistes qui ont pris la peine de se déplacer (ce matin-là il n’ y avait pas foule ni côté public, ni côté journalistes) pour couvrir les spectacles de ce festival connu pour ne pas susciter auprès des journalistes le même intérêt que pour les JCC, JTC et JMC. Alors à la direction des Jamc nous demandons plus de respect et de considération pour celles et ceux qui travaillent avec bonne foi et objectivité et qui croient encore en cet art sous nos cieux. Plus de respect pour celles et ceux qui se lèvent de bonne heure, se frayent un chemin dans les embouteillages pour donner de l’écho à ce jeune festival censé promouvoir cette belle forme d’art scénique dans notre pays. Peu importe le contexte et les conditions d’ailleurs, on demande plus de respect pour notre métier, rien de plus !

Meysem MARROUKI

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