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Mes Humeurs : Ravel, un destin exceptionnel

 J’avais projeté, pour la fin de la série sur l’IA, un papier sur la littérature. Mais sous aucun prétexte, je ne devais louper l’événement qui fait le contenu de beaucoup de médias et qui me passionne personnellement, d’autant que ce jour coïncide avec la parution de l’Humeur : le 150e anniversaire de la naissance du musicien Maurice Ravel, c’était un nom de son vivant, un phénomène rare ; son œuvre est planétaire.

L’une des radios thématiques (Fr Musique) a consacré, hier, sa programmation à cet événement : 5 concerts programmés, des musicologues spécialisés se sont penchés sur ses œuvres, etc. C’est dire ! Il faut souligner qu’en ces temps de barbarie et d’incompréhension, la musique, la poésie et les arts en général sont les meilleurs recours pour s’opposer au prosaïsme ambiant.

Celui qui ne connaît pas Ravel a, certainement dans sa vie, entendu quelques notes de son Boléro, ce morceau qui  a fait le tour du monde et la gloire du musicien.

Quelques traits courts de sa biographie : natif du sud-ouest ( France), pianiste prodige, fabuleux musicien,  admirateur de Satie et de Chabrier, de Baudelaire et de Mallarmé, il manifeste  un esprit musical indépendant,  passionné de jazz, très tôt, son Boléro rencontra un succès foudroyant, invité dans toutes les villes, il avait ses caprices qu’aucune institution invitante ne pouvait refuser. Ravel était tout sauf banal, sa musique d’avant-garde a influencé beaucoup de musiciens dans le monde, il n’a pas écrit beaucoup, mais a créé des chefs-d’œuvre (pour ceux qui veulent aller plus loin, je conseille la délicieuse biographie que lui a consacré Jean Echenoz éd de Minuit) 

Le Boléro est l’une des œuvres les plus jouées au monde, pourtant, même si le succès était au rendez-vous, le morceau a été décrié par son auteur : «Je n’ai écrit qu’un seul chef-d’œuvre, le Boléro, malheureusement, il ne contient pas de musique » (sic). Etonnante remarque qui donne à réfléchir sur la destinée des œuvres. Le Boléro reste le plus grand tube de la musique classique ; une anecdote courait : à sa création( à l’opéra de Paris), une dame s’est levée et a crié : «Au fou !» Et Ravel aurait répondu : «Celle-là au moins, elle a compris !». Mais cela me paraît un peu trop beau pour être vrai, raconte Marcel Marnat, l’un de ses biographes. Soit !

L’œuvre a rencontré un triomphe en Europe, aux Etats-Unis,  la naissance et la genèse de la musique du Boléro qui a fait sa gloire provient d’une commande de la danseuse russe, riche et extravagante, Ida Rubinstein ( pyjamas en tissus d’or, habits, comportement excentriques… elle se promenait en compagnie de singes et une panthère apprivoisée…), en 1928, elle a commandé à Ravel un ballet hispanisant, inspiré d’Iberia, d’Albeniz, le musicien refusa plus d’une fois la commande, après insistance, il accepta la proposition, le Boléro est né : «La partition semblait facile à jouer, et c’est tellement bien écrit pour tous les pupitres, que tous les orchestres s’en sont emparés». Ecrit un chroniqueur. Mais dans sa production, il n’y a pas que le Bolero, Ravel a composé plusieurs chefs-d’œuvre qui font encore le bonheur des amateurs. Quant à sa vie, courte et tumultueuse, elle ressemble à un roman.

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