
Même si des failles se trouvent dans l’édifice, le dispositif et la méthode Bettoni sont toujours valables et d’actualité.
Vainqueur du Stade Tunisien au finish, le Club Africain revient donc dans le jeu et pointe désormais à trois unités du tandem de tête. Maintenant, tout en souhaitant une tournure favorable des évènements, le groupe à Bettoni doit non seulement valider jusqu’au bout, mais aussi soigner ses statistiques pour espérer coiffer au poteau ses devanciers. Toujours en embuscade, l’équipe de David Bettoni a ainsi soigné sa marge, et cette fois-ci, c’est l’endurance mentale qui a fait la différence, comme quoi, quand on y croit avec de fortes convictions, tout devient possible.
Face aux Bardolais, le CA a su bien gérer son stress pour résister aux moments d’égarement et au découragement vers la fin. Même sous pression, alors que le temps additionnel touchait à sa fin, le CA a puisé dans ses tripes pour sortir vainqueur. Les situations difficiles, le maintien d’un état de performance même sous pression, le CA les a déjà vécus à deux reprises cette saison.
Face à l’EST et contre l’ESS, avec, à chaque fois, une égalisation sur le fil, alors que l’on pensait que le match était plié. Supplément d’âme, détermination, lucidité, tête froide et cœur chaud. Quand les ingrédients sont réunis, sans paniquer outre mesure, le CA peut tordre le cou à la fatalité.
Pour peu qu’il soit piqué au vif sans s’affoler, ce CA-là a assez de personnalité et de caractère pour sortir de l’ornière. Aujourd’hui, même si le CA reste dans le sillage des deux leaders, il a le mérite de ne rien lâcher et de les talonner. Bref, demain ne meurt jamais et le CA demeure en vie après avoir été un temps malmené au Bardo, puis bousculé à Zarzis et enfin secoué à Monastir. Ces trois défaites de rang, le CA les a subies sans donner l’impression de remplir son rôle. A Soliman aussi, récemment, le CA ne s’est pas seulement satisfait du nul, mais a surtout déjoué la plupart du temps.
Trop d’interversions et de permutations en attaque
Lutter ensemble mais aussi s’engager individuellement à jouer davantage son rôle pour la réussite globale du groupe, Bilel Ait Malek et Bassem Srarfi, en particulier, gagneraient à s’en imprégner… C’est peut-être donc ce qui manque au CA aujourd’hui, à cela près, indépendamment des blancs à remplir à l’entrejeu et à un degré moindre en attaque dès l’ouverture du mercato estival. A la faveur des trois points récoltés à l’épreuve des Bardolais, le CA a, donc, offert à son large public une victoire bienvenue, mais a également élevé ses standards consacrés jusque-là, avec plus de possession, d’endurance relative, de sprints piqués et de vélocité, bien que, vers la fin, il ait fini sur les rotules.
Alors qu’est-ce qui cloche encore ? Comment aider les joueurs à orienter davantage leur comportement tactique sans qu’ils perdent leurs repères ? Seul David Bettoni peut y répondre, mais vu ce que l’on a aperçu récemment face au ST, il doit forcément renverser la situation, comme par exemple ne plus dénaturer le jeu de Kinzumbi, pour rappel, un joueur de percussion au crochet dévastateur. Et puis, trop d’interversions et de permutations de postes ne favorisent pas forcément l’animation d’équipe et ne provoquent pas toujours le déséquilibre adverse.
Aujourd’hui, à ce stade de la compétition, le CA de Bettoni a, certes, l’ambition de viser plus haut, mais pour une institution si volcanique, la clé de la réussite réside aussi et surtout dans la stabilité, celle du staff technique compris. Nul besoin donc de changer d’entraîneur, alors que le CA va attaquer la dernière ligne droite. Les projections après le dernier succès clubiste poussent à un optimisme toutefois mesuré. A présent, le beau challenge sportif qui s’offre toujours et les résultats qui progressent, dans les normes au regard de la concurrence, devraient suffisamment motiver le CA pour atteindre des objectifs aussi élevés soient-ils. En tout cas, l’espoir est permis…