
D’après l’Observatoire tunisien de l’eau, au cours du mois de février dernier, les deux villes en alerte rouge sont Gafsa et Sfax avec 48 signalisations, ce qui représente plus du tiers des alertes à l’échelle nationale. Monastir suit de très près avec 13 alertes et se classe comme la 3e ville «assoiffée» du pays. Alors, plus que jamais, une gestion plus équitable de l’eau s’impose …
L’eau est une ressource vitale dont la gestion équitable représente un défi majeur pour la Tunisie. Au cours des dernières décennies, notre pays a été confronté à un stress hydrique important, sous l’effet de plusieurs facteurs interdépendants. Dans ce contexte et à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, «Nomad 08-Observatoire tunisien de l’eau» organisera à Tunis un panel intitulé «La justice hydrique en Tunisie, entre réalité et défis», le vendredi 21 mars 2025 à partir de 21h à la salle «Le Rio», rue Radhia-Haddad, 92 rue de Yougoslavie. Ce panel vise à discuter des questions urgentes liées à la gestion des ressources en eau en Tunisie en réunissant des experts de divers domaines, afin d’analyser la situation actuelle, d’identifier les défis et de proposer des recommandations pour une gouvernance plus équitable et durable de l’eau en Tunisie.
Parmi les panélistes qui prendront part à la soirée de discussions et d’échanges sur la thématique de l’eau en Tunsie confrontée à une nouvelle réalité, Mme Awatef Mabrouk, sociologue spécialisée dans la gouvernance de l’eau et l’approche genre, qui va présenter un exposé sur «Les femmes et l’accès à l’eau». Kaïs Bouazzi, chercheur en sciences politiques et sociales et spécialiste dans la politique de l’eau et de l’environnement, va se focaliser sur la justice hydrique. Houcine Rhili, expert spécialisé dans le développement et la gestion des ressources, va revenir sur les politiques de la Banque mondiale dans les domaines de l’eau et de l’assainissement en Tunisie, en évoquant un panel sur la «priorité à la privatisation, au détriment des droits fondamentaux». Un représentant du ministère de l’Agriculture devrait également participer aux débats. La modératrice de l’événement sera Rihab El Hawat, journaliste à Al Katiba.
En prévision de la journée mondiale de l’eau, une carte de la soif du mois de février 2025 a été récemment publiée par l’Observatoire tunisien de l’eau (OTE).
Carte nationale de la soif
En décryptant brièvement les différents indicateurs décrits sur la carte de l’OTE sous la mention : «Alertes citoyennes faites sur les problèmes liés à l’eau au cours du mois de février 2025», on y apprend davantage sur la réalité de l’eau en Tunisie, avec des disparités régionales entre les 24 gouvernorats. Les 5 indicateurs clés sont la potabilité, les protestations, les fuites, les coupures et les alertes. Il faut savoir que 131 alertes ont été lancées le mois précédent dont plus de 16 à Gafsa et à Sfax, contre aucune à Kébili et Mahdia. Ces deux villes en alerte rouge comptent plus du tiers des alertes à l’échelle nationale, avec 48 alertes. Monastir suit de très près avec 13 alertes et se classe comme la 3e ville «assoiffée».
A l’échelle mondiale, la Journée de l’eau célébrée sous l’égide des Nations unies, le samedi 22 mars 2025, aura pour thème «La préservation des glaciers». Même si la Tunisie n’est pas directement concernée par ce phénomène, elle doit suivre les recommandations internationales dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Thème 2025 : préservation des glaciers
Les glaciers sont indispensables à la vie. Leur eau de fonte est essentielle pour l’eau de boisson, l’agriculture, l’industrie, la production d’énergie propre et la santé des écosystèmes.
La fonte rapide des glaciers entraîne des incertitudes en matière de flux d’eau, ce qui a de profondes répercussions sur les populations et la planète. Il est essentiel de réduire les émissions de carbone au niveau mondial et de mettre en place des stratégies locales pour s’adapter au recul des glaciers. En 2023, les glaciers ont perdu plus de 600 milliards de tonnes d’eau, soit la plus grande perte de masse enregistrée en 50 ans. (OMM, 2024).
Environ 70 % de l’eau douce de la Terre se trouve sous forme de neige ou de glace. (OMM, 2024) Près de 2 milliards de personnes dépendent de l’eau des glaciers, de la fonte des neiges et du ruissellement des montagnes pour l’eau de boisson, l’agriculture et la production d’énergie. (ONU-Eau/Unesco) La fonte accrue des glaciers contribue de manière significative à l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale, lequel dépasse aujourd’hui d’environ 20 cm le niveau de 1900. (Giec) Limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C pourrait permettre de sauver les glaciers de deux tiers des sites du patrimoine mondial. (Unesco/Uicn, 2022)*
• site officiel des Nations unies : “www.un.org”