
Par Sylvain Montéléone ( artiste peintre)
Vertus de l’âme ou même encore perfection spirituelle voguent au fil des cimaises en ce mois d’avril où des bouquets floraux aux techniques diverses, dessins, collages, huiles, acryliques, et pastels gras , se plient à l’effeuillage de leurs pétales en mettant l’accent sur le verbe« aimer ». Tantôt énergiques, tantôt voluptueuses, où le couteau, le pinceau ou l’éponge donnent vie à des natures mortes ayant comme thème : la fleur. Amal Alioua, Emna Berrehouma, Dalenda Jomaa, Hela Msellati, Houda Mufti, Malek Essit, Selma Chérif Dziri et Téja Guiza mettent en exergue les attributs allégoriques du thème : printemps , aurore, jeunesse ou rhétorique.
De l’horticulture à l’articulture, il n’y a qu’un pas et tous les chemins mènent aux arômes d’arums, d’œillets, de poinsettias, de strelitzias, de sprekélias ou de tournesols. Toutes ces « herbacées » synonymes de passion, désir, liberté et bonheur s’épanouissent dans ce « jardin des plantes » qui ornent les plates -bandes entoilées. Certes, les œuvres exposées ne suivent pas un courant actuel, mais les préoccupations d’un style, d’un équilibre chromatique et d’une répartition des volumes expriment une nourriture du rêve et le secret de son symbolisme qui est une valeur ontologique louable.
Les huit plasticiennes baignent dans des effluves printaniers où leur équilibre cosmique est à fleur de peau et où les pétales d’un lotus virtuel s’envolent, bercés par la rose des vents. « L’amour, s’il tient en une seule fleur, est infini » , et cet éternel infini , représenté par un huit renversé, trace la voie à toutes ces fleurs célestes qui sont femmes .