
Suite au trop-plein démographique dans plusieurs zones du Grand Tunis, un redéploiement du réseau de la Transtu s’avère nécessaire.
Pour ne s’en tenir qu’à l’aire d’intervention de cette société, la création de nouvelles lignes, le rétablissement d’autres ainsi que l’amélioration et le renforcement des dessertes existantes tout autant que la régularité des fréquences s’imposent plus qu’à aucun autre moment.
Détermination politique
On ne doute pas que le principal opérateur de transport dans ce domaine est pleinement conscient de ce défi de taille.
Les autorités politiques ont appelé, à maintes reprises, à la diversification de l’offre et à la couverture des zones à forte demande. La pression est forte pour que les choses bougent vraiment et aillent dans le bon sens. C’est, justement, dans ce contexte que des directives on ne peut plus claires ont été données, il n’y a pas longtemps, par le ministre du transport lui-même. C’était lors d’une visite dans une des zones les plus densément peuplée, à savoir les cités Ettadhamen, Al Bassatine, Douar Hicher, Mnihla, etc.
À cet égard, le ministre a, tout simplement, demandé un renforcement des effectifs voire un doublement des dessertes, notamment pour les premiers départs matinaux.
Aussi penserions-nous qu’il n’est pas sans utilité de rappeler que la Transtu a, devant elle, une lourde tâche qui consiste à assurer la mobilité de plusieurs millions de passagers chaque année.
Certes, ce défi semble difficile à relever dans les conditions actuelles. Mais il n’est pas impossible. Eu égard à la volonté politique affichée ces derniers temps d’une part et la ferme détermination des décideurs d’autre part, le doute n’est plus permis.
Des commandes fermes de la nouveaux véhicules sont en train d’être honorées. Une première livraison de 80 (sur un total de 165) bus livrés par la France a eu lieu le 14 de ce mois.
On s’attend, par ailleurs, à la concrétisation d’une autre commande d’un lot de 300 bus en provenance de Chine. Ce sera possible dans les prochains jours laisse-t-on entendre du côté des autorités.
Malgré tout, on constate que, malgré ces efforts évidents déployés pour mettre en œuvre des programmes de renforcement des moyens et des effectifs au niveau de certaines destinations, les usagers continuent de connaître quelques désagréments.
Le réseau du métro et ses usagers sont les premiers à en subir les conséquences. En effet, ce sont, surtout, les lignes 4, 5 et 6 qui en pâtissent le plus. Les anciennes rames qui circulent sont dans un état de vétusté très avancé (portes qui ne ferment pas, pas de vitres ni marche-pieds etc.). Bien sûr, c’est un défi de les voir rouler encore. On ne peut pas en vouloir à la Transtu qui essaie de satisfaire autant que faire se peut, la forte demande.
On attend la métamorphose
Au niveau des bus, le même problème de manque de véhicules se pose avec acuité.
Les grandes difficultés de déplacement ne sont pas enregistrées pour les zones du nord-ouest de la capitale uniquement mais dans toutes les banlieues.
Il ne faut pas croire que la demande n’est forte que durant les jours ouvrables. Même les dimanches et jours fériés, les gens se déplacent. Les responsables peuvent le vérifier moyennant quelques petits efforts de contrôle sur le terrain. Ils auront le loisir d’être au fait de ce que vivent les gens à bord de ces moyens : pickpockets, bousculades. Sans parler du temps que mettent les usagers à attendre un bus ou un métro qui, parfois, ne vient pas.
Il n’est pas étonnant de voir les taxis collectifs faire le plein de voyageurs exaspérés d’une attente de bus incertaine. Alors que des dizaines de ces voitures sillonnent les artères et que des lignes de bus privées se suivent, on ne voit pas l’ombre d’un bus de la Transtu.
Honnêtement parlant, les clients de cette société n’ont pas constaté d’améliorations palpables des services. À l’exception du grand soulagement des habitants des zones desservies par le Rfr E ou D, le reste du réseau de transport public attend encore sa métamorphose.
Cette attente va-t-elle s’éterniser ? On ne sait trop d’autant plus que certains responsables font des annonces et avancent de grandes promesses sans fixer d’échéances