
Dans la région semi-aride de Douz où les défis de l’agriculture sont déjà considérables en raison de la rareté des ressources en eau et des températures élevées, les récentes variations climatiques ont infligé un coup dur aux projets agricoles. Cette région, caractérisée par une transition entre les zones côtières plus humides et les étendues désertiques du sud tunisien, est particulièrement sensible aux aléas météorologiques.
Les épisodes de vents violents et de pluies diluviennes qui se sont abattus récemment sur cette région illustrent parfaitement l’imprévisibilité croissante du climat. Ces phénomènes, bien que ponctuels, ont des conséquences désastreuses sur des exploitations agricoles déjà fragilisées par un environnement naturellement contraignant. Les serres, structures essentielles pour la culture hors-sol et la production précoce, ont été particulièrement touchées.
La force des rafales a littéralement déchiré les bâches en plastique, exposant les cultures aux intempéries et compromettant des mois de travail et d’investissement.
Dans certains cas, les structures métalliques elles-mêmes n’ont pas résisté, entraînant une destruction totale des installations.
Les dégâts ont également été importants, touchant environ 45 agriculteurs avec des taux de destruction variant entre 50 et 70%.
La région de Kébili nord, également touchée, témoigne de l’étendue géographique de cet impact climatique. Les taux de destruction élevés des serres dans cette zone soulignent la vulnérabilité des infrastructures agricoles face à des événements météorologiques d’une intensité inhabituelle. Ces pertes ne se limitent pas aux dégâts matériels; elles affectent directement les revenus des agriculteurs, leur capacité à honorer leurs engagements financiers et, à terme, la sécurité alimentaire régionale.
Il est crucial de comprendre que ces événements ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans un contexte plus large de changements climatiques globaux, qui se manifestent localement par une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes.
Dans une région comme Kébili, où l’agriculture est un pilier économique, la multiplication de ces aléas climatiques représente une menace sérieuse pour la durabilité du secteur.
La réponse des autorités régionales et du ministère de l’Agriculture, axée sur une évaluation rapide des dommages et la mise en place de mesures de soutien, est une première étape nécessaire. Cependant, une réflexion plus approfondie sur les stratégies d’adaptation à long terme est indispensable. Cela pourrait inclure l’investissement dans des infrastructures agricoles plus résilientes, le développement de pratiques agricoles moins vulnérables aux aléas climatiques, et la promotion de systèmes d’assurance agricole pour atténuer les risques financiers pour les agriculteurs.
En conclusion, les récents dommages causés par les variations climatiques à Kébili mettent en lumière la fragilité de l’agriculture dans les régions semi-arides face à l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes. Une action concertée et des investissements stratégiques sont nécessaires pour renforcer la résilience du secteur agricole et assurer sa pérennité face aux défis climatiques futurs.