
Africa Investment Forum : Rendre le continent africain bancable
La Presse — Forts du succès des « Market Days » de l’Africa Investment Forum 2024, qui ont généré 29,2 milliards de dollars d’intérêts d’investissement, les neuf partenaires fondateurs de l’AIF se préparent à un événement encore plus ambitieux et plus fructueux qui se tiendra plus tard cette année.
Les « Market Days 2024 » de l’Africa Investment Forum (AIF) ont attiré plus de 2 300 investisseurs et participants de 83 pays venus du monde entier, et ont compté plus de 40 « boardrooms » (salles de transactions) et 15 sponsors, dont des banques d’investissement, des assureurs et des agences de crédit à l’exportation. De nombreux autres sponsors sont déjà en lice pour l’édition 2025. Réunis à Washington, en marge des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, les partenaires ont dressé le bilan de sept années remarquables de l’Africa Investment Forum, qui a mobilisé plus de 225 milliards de dollars d’intérêts d’investissement et s’est imposé comme une initiative d’investissement mondiale pour l’Afrique. Les partenaires comprennent le Groupe de la Banque africaine de développement, Afreximbank, Africa50, Africa Finance Corporation, la Banque de développement de l’Afrique australe, le Groupe de la Banque islamique de développement, la Banque européenne d’investissement, la Banque de commerce et de développement et le nouveau venu depuis l’an dernier, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea). « Nous avons rehaussé le statut de l’Afrique. Nous avons mis l’Afrique en valeur. Nous avons changé la perception de l’Afrique », déclare Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement et président du Conseil d’administration de l’AIF. « Nous avons montré notre confiance en Afrique, qui a démontré au monde entier qu’elle est bel et bien une destination bancable», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «L’Afrique ne se développera pas grâce à l’aide. Elle se développera grâce à l’investissement ». À ce jour, 22 transactions ont été conclues, 41 % du financement étant fourni par les partenaires fondateurs aux côtés d’autres investisseurs institutionnels.
Salon Gitex Africa : Optimisme envers l’IA
La résolution de la crise de financement à laquelle sont confrontées les start-ups africaines et le positionnement des économies du continent pour tirer pleinement parti de l’intelligence artificielle (IA) ont été au centre des discussions lors de la troisième édition du « Gitex Africa » au Maroc, où plus de 45.000 participants internationaux se sont réunis à Marrakech pour le plus grand salon technologique et des startup du continent.
Selon l’African Private Capital Association (Avca), la valeur des transactions impliquant des start-up africaines a chuté de 22 % en 2024, par rapport à 2023, tandis que le volume des transactions a diminué de 28 %. L’inflation persistante, la hausse des taux d’intérêt, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les chocs géopolitiques ont incité les investisseurs à se retirer du continent, obligeant de nombreuses start-up à suspendre leurs projets d’expansion.Malgré un contexte de financement difficile, le PDG de l’Avca, se montre optimiste et souligne que l’Afrique avait fait preuve d’une « résilience remarquable » face aux défis mondiaux. Elle cite l’implication croissante des investisseurs africains dans les tours de financement et la diversification au-delà de la fintech comme raisons d’être optimiste, notant que sur une période plus longue, les transactions dans le secteur technologique africain suivaient une trajectoire ascendante saine.
Le rapport de l’Avca indique que les investisseurs africains sont devenus le plus grand groupe de participants actifs dans le capital-risque en 2024, représentant 31 % du total des investisseurs, contre 19 % il y a dix ans. Au total, 35 gestionnaires de fonds répartis dans 41 fonds ont levé 2,7 milliards de dollars lors de clôtures définitives depuis 2015, ce qui correspond à une croissance annuelle de 25 %. En termes de secteurs ayant attiré le plus de fonds de capital-risque, la Fintech est restée dominante avec 116 transactions totalisant 1,4 milliard de dollars, soit 34 % de l’ensemble des tours de financement liés aux technologies en 2024, selon le rapport de l’Avca. Les technologies propres et climatiques ont atteint 13 % du volume des transactions liées aux technologies, contre une moyenne de 7 % sur cinq ans, tandis que l’IA a fait son entrée dans le Top 4 des secteurs les plus financés avec 42 transactions pour un montant de 108 millions de dollars. Les investisseurs, les start-up et les multinationales se sont tous montrés optimistes quant au rôle de l’IA dans l’accélération de la reprise des transactions technologiques en Afrique.