
Un salaire de 778 dinars pour 30 élèves par classe : le quotidien des instituteurs
L’Observatoire Tunisien de l’Économie (OTE) a publié, le 8 mai 2025, une analyse portant sur les conditions de travail et de rémunération des instituteurs. Cette note met en lumière plusieurs aspects de la situation actuelle de ce corps professionnel, essentiel au bon fonctionnement du système éducatif national.
Selon les données de l’OTE, le salaire moyen dans le secteur de l’enseignement s’élevait à 778 dinars en 2022, ce qui le place parmi les plus faibles de la fonction publique. Ce montant se rapproche du niveau du SMIG (460 dinars en 2022), bien que les instituteurs bénéficient d’une formation universitaire.
L’analyse souligne par ailleurs que les enseignants du primaire doivent faire face à de nombreuses difficultés matérielles dans l’exercice de leurs fonctions. Parmi celles-ci figurent notamment l’état des infrastructures scolaires, les difficultés de transport et la surcharge des effectifs dans les classes.
La situation des instituteurs s’inscrit dans un contexte économique national marqué par de fortes pressions inflationnistes et une dépréciation continue du dinar tunisien. Ces facteurs ont contribué à l’érosion du pouvoir d’achat de l’ensemble des fonctionnaires, y compris les personnels de l’éducation.
L’OTE relève également que l’absence de statistiques détaillées et spécifiques aux instituteurs rend difficile une évaluation précise de leur situation comparée à d’autres secteurs. L’Observatoire recommande ainsi de renforcer le système d’information statistique du ministère de l’Éducation.
Cette analyse contribue à la réflexion sur les conditions d’exercice du métier d’enseignant en Tunisie. Elle pourrait nourrir les discussions en cours autour de l’amélioration du système éducatif national, dans le cadre des priorités gouvernementales en matière de développement des ressources humaines et de qualité de l’enseignement.
Le rapport de l’OTE offre des éléments d’analyse précieux pour mieux comprendre la situation des instituteurs. Ces données peuvent éclairer les décisions politiques visant à renforcer l’attractivité du métier et à améliorer les conditions d’apprentissage dans les établissements scolaires tunisiens.