
C’est ainsi que l’on a vu Mouna Jemal traiter en pixels le petit mendiant iconique, cependant que Alia Derouiche, qui retrouve en cet artiste son univers mental, donne un nouveau visage à ses personnages.
La Presse—C’est une exposition hommage à Alexandre Roubtzoff que la galerie qui en porte le nom avait organisée récemment. Ce genre d’hommage est dans l’air du temps, et les galeries aiment à y sacrifier. A quelques pas de là, la galerie TGM avait inauguré le mouvement en invitant un collectif d’artistes à suivre les traces de Jellal Ben Abdallah, et l’exposition de cette rencontre entre anciens et modernes avait permis l’édition d’un beau livre catalogue.
Aujourd’hui, c’est à Alexandre Roubtzoff, peintre russe venu des brumes du nord qui choisit la Tunisie pour y vivre, y travailler et un jour y mourir que cet hommage est aujourd’hui rendu. Cet artiste a passé plus de 35 ans dans notre pays. Ebloui par sa lumière, fasciné par ses traditions, curieux de son patrimoine, s’intéressant à son architecture, ses marabouts, les dessins de ses portes, les motifs de ses tapis, les tatouages de ses femmes, il a laissé un magnifique témoignage ethnographique d’un temps et d’une époque qu’il déplorait voir disparaître.
La galerie Roubtzoff a présenté quelques œuvres de l’artiste en référence, et a invité un collectif de 18 artistes à s’en inspirer.
C’est ainsi que l’on a vu Mouna Jemal traiter en pixels le petit mendiant iconique, cependant que Alia Derouiche, qui retrouve en cet artiste son univers mental, donne un nouveau visage à ses personnages.
Chahrazed Fekih, quant à elle, leur donne les ailes de ses libellules et Faycel Mejri en fait une reine de cœur. Hamda Dniden les intègre dans des accumulations de femmes telluriques et puissantes.
Cette exposition, sur le thème de «Résonances contemporaines », permet à ces artistes d’exprimer leur perception de l’œuvre de Roubtzoff à l’aune d’un regard actuel.