
La ministre des affaires culturelles, Amina Srarfi, et le ministre des affaires sociales, Issam Lahmar, ont présidé, mercredi 18 juin 2025, à la salle Tahar Chériaa à la Cité de la Culture Chedly Klibi-Tunis, une journée d’étude consacrée au système de couverture sociale des artistes tunisiens. Cette rencontre s’est déroulée en présence de directeurs généraux, de responsables des différentes directions et institutions relevant du ministère des affaires culturelles, ainsi que d’un grand nombre d’artistes et de créateurs issus de divers domaines et générations.
Les discussions ont mis en avant, selon un communiqué du ministère des affaires culturelles, plusieurs revendications exprimées par les artistes présents qui ont souligné la nécessité de mettre en place un régime de couverture sociale adapté à la spécificité du travail artistique, notamment sa nature saisonnière. Plusieurs intervenants ont plaidé pour l’intégration du champ artistique dans le régime de l’entrepreneur individuel et pour une accélération de l’adoption du projet de loi sur le statut de l’artiste.
Un représentant de la mutuelle des artistes tunisiens a proposé que les cotisations sociales soient calculées selon une base mensuelle ou saisonnière, tout en recommandant une révision des subventions ponctuelles octroyées par le ministère des affaires culturelles.
D’autres points ont été soulevés, notamment la garantie des droits d’auteur et des droits voisins, considérés comme des instruments essentiels pour protéger les droits matériels des artistes, notamment lors de la diffusion de leurs œuvres sur les plateformes numériques, les chaînes de télévision et les stations de radio, tant publiques que privées.
L’examen des dossiers des artistes ayant exercé dans les troupes régionales de théâtre a également été évoqué, dans la perspective d’assurer leur droit à une pension de retraite. Par ailleurs, plusieurs participants ont mis en avant la nécessité d’une répartition équitable des spectacles subventionnés entre les différentes délégations régionales, et ont exprimé le besoin de créer un fonds spécial, relevant du ministère des affaires culturelles, destiné à soutenir le régime de couverture sociale des artistes.
Dans son allocution d’ouverture, la ministre a souligné l’importance de poursuivre une réflexion approfondie sur la question cruciale de la couverture sociale des artistes et des créateurs. Elle a souligné la nécessité d’engager des réformes structurelles dans une démarche participative, en tenant compte des besoins spécifiques du secteur artistique.
De son côté, le ministre des affaires sociales a mis en exergue l’importance de la loi n°104 de l’année 2002, régissant les professions artistiques, tout en soulignant la nécessité de la promouvoir, afin de mieux accompagner les différents acteurs culturels.
De son côté, Lassaad Bouhachem, directeur central des adhésions à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), a présenté un exposé détaillé sur le cadre législatif du régime de couverture sociale, les différentes tranches de revenus, les modalités de versement des cotisations ainsi que les principales prestations prévues, parmi lesquelles figurent la couverture médicale, les allocations en cas d’invalidité temporaire et les pensions.
Prenant la parole, Taoufik Katrou, secrétaire général de la Caisse nationale de sécurité sociale a, selon la même source, présenté différentes expériences comparées en s’appuyant sur les modèles de pays comme la France, l’Allemagne, la Corée du Sud, le Québec, le Maroc et la Norvège.