Accueil Culture Le film « Le Pont » de Walid Mattar remporte deux prix à Khouribga-Maroc : Une belle consécration

Le film « Le Pont » de Walid Mattar remporte deux prix à Khouribga-Maroc : Une belle consécration

Une double distinction pour un film qui vient consolider la présence du cinéma tunisien sur la scène africaine et internationale, tout en affirmant Walid Mattar comme l’une des voix cinématographiques les plus marquantes du paysage arabe et africain.

Le film « Le Pont » du réalisateur tunisien Walid Mattar s’est illustré en remportant deux distinctions majeures lors de la cérémonie de clôture de la 25e édition du Festival du cinéma africain de Khouribga, au Maroc — l’un des plus anciens rendez-vous cinématographiques du continent.

Fondé en 1977 par la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc et le Ciné-club de Khouribga, le festival œuvre à promouvoir un cinéma engagé, populaire et ancré dans les réalités sociales africaines. 

En compétition avec 14 autres longs-métrages issus de 12 pays africains, « Le Pont » s’est vu attribuer le Prix Don Quichotte de la Fédération internationale des ciné-clubs (Ficc), saluant l’audace de son propos, la force de son langage cinématographique et l’impact visuel et émotionnel qu’il provoque chez le spectateur.

L’actrice Sarra Hannachi a été primée pour la meilleure interprétation féminine (Prix Amina Rachid), grâce à sa performance habitée d’un personnage féminin complexe, reflet des enjeux sociaux et psychologiques contemporains auxquels la jeunesse africaine est confrontée.

«Le pont» est le deuxième long métrage de fiction de Walid Mattar, un réalisateur issu de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs. Son premier film, « Chirch » (Vent du nord, 2017), salué par la critique, lui avait valu trois prix aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC).

Avec «Le pont», Mattar poursuit dans une veine sociale, tout en optant pour une forme plus accessible et un ton teinté de comédie dramatique. Si « Chirch » mettait en scène la solidarité ouvrière entre deux mondes séparés par la Méditerranée, « Le pont » aborde d’autres réalités tunisiennes : les disparités sociales, le culte de la réussite rapide, la consommation de drogues dures, la corruption, et même l’abattage brutal des chiens errants.

Le film suit un trio improbable : Tita, un rappeur inconnu (interprété par Saif Omrane), Foued, un ami réalisateur (Mohamed Amine Hamzaoui), et Safa, une instagrameuse sarcastique (campée par Sarra Hannachi, magnétique). Réunis autour du tournage amateur d’un clip, ils incarnent à eux trois des figures typiques de la jeunesse tunisienne urbaine. 

À court d’argent, les trois protagonistes se retrouvent sur le tournage d’un clip amateur réalisé pour Tita. Le ton est donné : tout vire rapidement à la dérision. Tita, avec son budget dérisoire, tente de marchander le cachet de Safa, une instagrameuse inflexible engagée pour apparaître dans le clip. Celle-ci arrondit ses fins de mois en animant des lives où elle vend ses bijoux sur Instagram. Foued, quant à lui, s’occupe de la réalisation et de la logistique. Tous trois incarnent avec justesse les stéréotypes de leurs milieux respectifs.

Dès la première scène, l’ambiance décalée du film s’installe, promettant un ton à la fois comique et critique. Tita rêve de tourner sur un yacht, mais finit sur une modeste barque de pêcheur. C’est en pleine mer que le récit bascule : ils découvrent un mystérieux paquet flottant sous leur embarcation… L’histoire prend alors une tournure inattendue.

Cette double distinction du film vient consolider la présence du cinéma tunisien sur la scène africaine et internationale, tout en affirmant Walid Mattar comme l’une des voix cinématographiques les plus marquantes du paysage arabe et africain. 

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