Il est parfois nécessaire de dire les choses simplement : les récents reportages diffusés sur la chaîne ARTE ne relèvent pas du hasard. Commanditées, selon toute vraisemblance, par Bernard-Henri Lévy (BHL), écrivain et philosophe français controversé, ces productions semblent s’inscrire dans une stratégie délibérée de dénigrement de la Tunisie.
Président du conseil de surveillance d’ARTE France depuis des décennies, BHL est aujourd’hui éclaboussé par une affaire judiciaire majeure. En avril dernier, il a été condamné par un tribunal antiterroriste tunisien à 33 ans de prison pour «complot contre la sûreté de l’État» et «appartenance à un groupe terroriste».
Plutôt que de répondre aux accusations, il multiplie les attaques médiatiques contre la Tunisie, et plus récemment contre l’Algérie, dans une posture qui interroge autant qu’elle choque. D’autant qu’il a été refoulé auparavant à l’aéroport Tunis-Carthage, plus précisément en novembre 2014, par des militants tunisiens. Il n’était plus le bienvenu comme au temps de la Troïka après 2011.
Deux reportages diffusés récemment sur ARTE ont particulièrement suscité l’indignation. Le premier, intitulé «En Tunisie, la vie des exilés venus d’Afrique subsaharienne est devenue un enfer», et le second, «Tunisie : opposants politiques, la peur de l’oubli», dressent un portrait à charge du pays. Amalgames et insinuations sont mobilisés rien que pour nuire à l’image de la Tunisie. Le «parrain autoproclamé des révolutions arabes» semble déterminé à salir une nation qui a choisi une autre voie et prendre sa revanche.
Parallèlement, une affaire de conflit d’intérêts éclabousse aussi BHL. Une enquête a été ouverte pour prise illégale d’intérêts. Il aurait bénéficié de 750.000 euros de financements publics d’ARTE pour ses propres productions. Ce cas, signalé par la députée européenne Catherine Griset dans une question écrite au Parlement européen le 18 février 2025, met en lumière des failles préoccupantes dans la gouvernance des médias publics.
La députée dénonce un système opaque, entaché d’ingérences politiques et de manque de transparence, au détriment de l’indépendance de l’information.
Oui la Tunisie dérange. Elle dérange BHL et ses relais médiatiques, comme elle dérange certains opposants en exil qui ont confondu critique et trahison. Elle dérange parce qu’elle choisit l’autonomie économique, refuse l’endettement excessif, et rejette toute forme de normalisation avec l’entité sioniste tant que le peuple palestinien ne recouvre pas ses droits.
Elle dérange enfin et surtout parce qu’elle reste une terre d’accueil, où musulmans, juifs et chrétiens vivent en paix, dans le respect des différences.
Le dinar tunisien s’est nettement renforcé face au dollar américain, enregistrant une appréciation de 6,7%, ce qui ramène le taux de change du billet vert à environ 2,90 dinars. Par ailleurs, la Tunisie a accueilli 4,3 millions de touristes au premier semestre 2025 et ambitionne d’atteindre les 11 millions de visiteurs d’ici à la fin de l’année. Sur le plan sécuritaire, le pays se classe deuxième en Afrique, juste derrière le Rwanda, selon le Safety Index 2025.
Autant d’indicateurs positifs que certains préfèrent passer sous silence, tant les succès tunisiens dérangent ceux qui peinent à les admettre
