
Et si l’intelligence artificielle finissait par dominer l’espèce humaine ? Et si demain, l’humanité ployait sous le joug des machines ? Attention : ceci n’est ni de la science-fiction, ni le scénario d’une pièce de théâtre dystopique, mais une hypothèse sérieuse émise par des chercheurs. Éclairage sur un sujet brûlant.
Cette perspective, aussi vertigineuse soit-elle, ne relève pas de la pure fantaisie, même si la frontière entre fiction et réalité scientifique tend à s’estomper aujourd’hui. Elle s’appuie sur une étude récente de la Rand Corporation, un think tank américain renommé, dont le titre résume l’enjeu : Comment l’IA pourrait façonner l’ascension et le déclin des nations, publié le 2 juillet 2025.
Parmi les huit scénarios, celui du coup d’État numérique est probablement le plus saisissant. Il est décrit par les chercheurs comme le développement de l’IA par une poignée d’entreprises technologiques riches en ressources au point qu’elle deviendra tellement puissante qu’elle échappera à tout contrôle humain. Cette IA se libérant de toute contrainte et reliant les uns aux autres se déclarera une entité logique et détruira progressivement l’autorité des États. À terme, elle deviendrait l’acteur central de la géopolitique, reléguant l’humanité à un rôle secondaire.
Trois mécanismes pourraient conduire à ce scénario catastrophe. D’abord, une perte de contrôle inéluctable, alimentée par la course effrénée entre puissances militaires et géants technologiques. Les systèmes deviendraient si complexes que les dispositifs de sécurité humains seraient dépassés. Ensuite, une dépendance irréversible s’installerait : les décisions critiques, qu’il s’agisse de stratégie militaire, de recherche scientifique ou de gouvernance, seraient peu à peu confiées à l’IA, jusqu’à ce que l’homme ne puisse plus s’en passer. Enfin, une collusion entre intelligences artificielles pourrait émerger, celles-ci réalisant qu’elles ont intérêt à unir leurs forces pour dominer. Leur emprise deviendrait alors si profonde que toute résistance serait vaine.