
Que certains directeurs de festival commettent des erreurs de manque d’expérience ou même volontaires, les Tunisiens restent convaincus que l’acte culturel estival, hivernal, printanier ou automnal demeure un acte libre et porteur d’ambitions et de surpassement. Tout simplement parce qu’il participe de l’approche singulière du Chef de l’Etat qui considère qu’une nation libre comme la Tunisie est condamnée à exceller.
La Presse — Mardi 29 juillet 2025, au palais du Bardo, les députés de la nation ont criblé, à souhait, Mme Amina Srarfi, ministre des Affaires culturelles, d’interrogations, de demandes d’éclaircissements, de reproches, de revendications et de conseils d’amis. Et Mme Srarfi a inondé le palais de réponses, de chiffres, d’analyses, de mises au point et aussi d’éclaircissements à propos de l’approche culturelle mise en œuvre sous l’impulsion du Président de la République et concrétisée quotidiennement sous le suivi de son département et sous l’accompagnement vigilant de la ministre elle-même et de ses collaborateurs attentifs à toutes les dérives, d’où qu’elles proviennent.
Sauf qu’une question n’a été posée par aucun élu du peuple, lequel peuple était impatient de voir ses représentants poser ladite question à Mme Srarfi et impatient aussi d’écouter la réponse de la ministre. Et sauf aussi qu’une problématique n’a effleuré l’esprit d’aucun député et n’a bénéficié d’aucune attention de la part de la ministre dans son exposé exhaustif sur ce que son ministère a déjà accompli et sur ce qu’il envisage d’entreprendre à l’avenir.
Quant à la question qui a échappé aux députés, elle concerne ce que le ministère compte faire à l’encontre des directeurs de festivals internationaux, régionaux ou même locaux qui ont commis l’erreur monumentale d’avoir invité des artistes connus pour leurs accointances avec l’ennemi sioniste.
A l’instar du chanteur populaire Fethi Ben Ali qui a présenté un spectacle dans le cadre du festival d’Agareb (gouvernorat de Sfax), en dépit des conseils de la part des intellectuels de la région adressés publiquement au directeur du festival, lui indiquant, vidéos à l’appui et déclarations du même chanteur, que ce dernier s’est déjà produit auprès de l’ennemi sioniste tout au long de la période allant de 2016 à 2021 (Voir l’article de notre confrère Jaâfar Khammari paru dans le journal Echourouk en date du mardi 29 juillet 2025).
Pour ce qui est de la problématique qui n’a pas été évoquée par la ministre des Affaires culturelles, elle a trait à la question suivante : le ministère a-t-il un droit de regard préalable sur le contenu des programmes conçus par les directeurs et les comités des festivals ? En plus clair, Mme Srarfi et ses conseillers peuvent-ils intervenir au cas où ils constateraient une anomalie dans le programme d’un festival même si ce dernier dure trois ou quatre jours dans un quartier populaire comme la Cité Ennassim à Sidi Ali Ben Nasrallah ou la Cité El Ouard à Ghedabna ou à Essaâda (gouvernorat de Mahdia) ? A condition bien sûr que les responsables de ces festivals leur permettent d’avoir un regard sur le programme.
Ceux qui ont toujours soutenu que la culture est un acte libre, responsable et ne pourrait souffrir aucune forme de censure préalable ou de droit de regard de la part d’un responsable du secteur culturel, quel que soit son poste de responsabilité, y compris la ministre elle-même, oublient que ces festivals sont financés par l’argent public et que les responsables culturels, à quelque niveau que ce soit, sont redevables devant le peuple et devant la justice de la dilapidation des deniers publics qui vont grossir les comptes bancaires de pseudo-artistes ou chanteurs qui n’ont d’appartenance à la Tunisie que la carte d’identité à laquelle ils ne devraient pas avoir accès pour leur trahison des choix nationaux irréversibles définis par le Président de la République, attaché plus que jamais que les Tunisiens persévèrent dans la voie de la militance et méritent de l’image rayonnante dont ils bénéficient sur la scène internationale.
L’image, précisément, d’un peuple libre et responsable, soutenant, avec ténacité et fermement, les causes de la liberté et de l’épanouissement sous la conduite éclairée de leur Président, qui a conclu un pacte de confiance et d’avenir avec le peuple pour le salut duquel il a bravé la mort une certaine nuit historique du 25 juillet 2021.