L’attaque au couteau ciblant un militaire et un policier à Bizerte vient confirmer l’option des éléments terroristes ayant prêté allégeance à Daech pour ce nouveau modus operandi qui consiste à commettre des attentats à l’aide d’armes blanches, suivant l’appel lancé par l’organisation terroriste en question. Cette seconde attaque survient quelques jours après l’agression d’un agent de police par un takfiriste à Tozeur. Prudence.
Un policier a trouvé la mort après avoir été poignardé à proximité de la Cour d’appel de Bizerte, d’après les confirmations du porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Hayouni. Armé d’un couteau, l’agresseur en question s’est attaqué auparavant à un militaire aux alentours de la station de bus de Bizerte lui causant des blessures, selon les précisions du porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed Zekri.
Si le militaire blessé a été transféré en urgence à l’hôpital militaire de Bizerte et dont les jours ne sont pas en danger, le policier, quant à lui, n’a pas eu la même chance et a retrouvé la mort suite à cette attaque qui survient quelques jours après une attaque similaire ayant ciblé un agent de police à Tozeur le 8 septembre et qui a abouti à l’arrestation d’un takfrisite et au démantèlement d’une cellule terroriste composée de quatre éléments qui planifiait d’autres attaques contre les militaires et les sécuritaires.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, il s’agit du commandant Faouzi Houimli, chef du poste de police de la Cour d’appel à Bizerte. Ce dernier a été poignardé par une personne âgée de 24 ans qui fut immédiatement immobilisée par les agents de l’ordre, après avoir, vainement, tenté de fuir, ajoute le ministère. L’agresseur aurait suivi le sécuritaire et l’a poignardé à mort à sa sortie d’une buvette située à proximité de la Cour d’appel de Bizerte, précise de son côté le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme s’est saisi de l’affaire et la Brigade nationale de recherche dans les crimes terroristes et les crimes organisés, relevant de la Direction générale de la sûreté nationale à El-Gorjani, a été chargée de mener l’enquête.
Si le ministère de l’Intérieur ne s’est pas encore prononcé sur le mobile de cette agression, plusieurs syndicats de police confirment l’appartenance de l’agresseur au courant takfiriste, qualifiant l’opération d’acte terroriste. Une photo de l’agresseur a été postée sur les réseaux sociaux par l’un des syndicats de la police.
Le manque d’attention, le pire ennemi du policier
Contactée à ce sujet, une source policière a rappelé que la menace terroriste plane toujours sur notre pays, comme dans d’autres pays du monde d’ailleurs. Les agents de police déployés sur le terrain doivent faire preuve de plus de vigilance, se concentrer sur le côté sécuritaire et éviter les moments d’égarement et de distraction. Le manque d’attention est le pire ennemi du policier.
Plusieurs directives et recommandations vont dans ce sens et des contrôles sont effectués par certains sécuritaires relevant de l’inspection de la police au sein du ministère de l’Intérieur dans le cadre de la sensibilisation contre les actes terroristes. Malheureusement, il suffit des fois d’un petit moment d’inattention pour que l’agression puisse avoir lieu.
Selon une autre source sécuritaire, il faudra travailler davantage sur le plan de la prévention, en renforçant notamment les services de renseignements dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme d’autant plus que le mode opératoire de ces attaques est relativement difficile à contrer. Tout dépend du degré de vigilance des agents déployés sur le terrain, de leur encadrement et des équipements de travail dont ils disposent.