Le Procureur de la République près le pôle judiciaire a publié lundi une déclaration détaillée concernant les procédures des trois plaintes relatives à « l’appareil secret » du mouvement Ennahdha et les différentes étapes de l’instruction de l’affaire.
Le collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi avait indiqué samedi dernier avoir épuisé tous les moyens depuis plus d’un an concernant l’affaire de » l’appareil secret d’Ennahdha « . Selon Koutheir Bouallegue, membre du collectif, le parquet près du tribunal de première instance de Tunis n’a pas émis la décision de transférer ladite affaire au juge d’instruction.
Chokri Belaid, avocat et figure de l’opposition, a été assassiné le 6 février 2013 par plusieurs balles tirées à bout portant devant son domicile.
Le député de l’Assemblée nationale constituante Mohamed Brahmi avait été assassiné le 25 juillet 2013 devant son domicile à Cité la Gazelle, à l’Ariana, quelques mois après l’assassinat de Belaid.
Le Procureur de la République près le pôle judiciaire indique dans la déclaration dont copie est parvenue à l’agence TAP, que la première plainte déposée par 43 députés et la deuxième plainte introduite par le parti Courant populaire saisies par l’unité nationale de recherche dans les crimes terroristes d’El Gorjani, ont été transférées au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme le 20 septembre courant.
Pour ce qui concerne la troisième plainte saisie par l’unité nationale de recherche dans les crimes terroristes relevant de la Garde nationale d’El Gorjani, elle a été présentée au Procureur de la République près le tribunal militaire permanent de Tunis, lit-on dans le texte de la déclaration, qui précise que cette plainte a été présentée par le représentant légal du parti du Courant populaire, le représentant légal du parti des Patriotes démocrates unifié (Ppdu) et par les héritiers de Mohamed Bhrami contre le président d’Ennahdha et ses collaborateurs.
Selon la déclaration, cette plainte déposée pour suspicion de création d’un appareil secret « est en cours d’instruction en attendant l’ordonnance des réquisitions et l’audition d’autres parties pour les besoins de l’enquête ».
Rappelons que les membres du collectif de défense de l’affaire Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont organisé, jeudi dernier, un sit-in dans les locaux du Tribunal de première instance de Tunis 1 pour demander au parquet d’examiner l’affaire de l’ « appareil secret » ou de la classer.
En réponse à l’appel de l’Association des magistrats tunisiens, les magistrats tunisiens sont entrés le lendemain en grève générale avec présence sur les lieux de travail dans tous les tribunaux de la République. Ils réclament l’ouverture d’une enquête sur les incidents survenus jeudi dans les locaux du Tribunal de première instance de Tunis avec le collectif de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi et appellent aussi à poursuivre toute personne dont l’implication est prouvée.