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Analyse : Rêvons un peu…

De la compétitivité internationale à la productivité de l’entreprise tunisienne, la trajectoire est longue. Surtout par les temps qui courent, en Tunisie.

Du point de vue d’une entreprise, d’un secteur ou d’un pays, la compétitivité entre entreprises au sein d’un secteur ou d’un pays, voire au niveau international, était «un concept utile».

Or, dans la mesure où la lutte pour la compétitivité représente «un jeu à somme nulle» et où les pertes des uns sont compensées par les gains des autres en termes de création et de distribution de richesses par habitant, d’amélioration de bien-être social… le concept de compétitivité devient obsolète.

Dans la mesure où le niveau de vie et de bien-être social et son amélioration dépendent de la faculté des entreprises d’une nation à atteindre un seuil de productivité élevé, de créer des richesses nouvelles par actif, le concept de «productivité» devient socialement plus approprié.

Ce concept de «productivité» répond mieux à l’impératif de soutien de la croissance dans le temps, tout en évitant les coûts sociaux comme un taux de chômage élevé, des dommages excessifs à l’environnement ou des extrêmes dans l’inégalité de la distribution du revenu. Ni encore, amoindrir le potentiel de croissance du niveau de vie des générations futures.

En cela, la productivité est certes un concept plus fondamental et «durable» que la compétitivité. Ce qui nous amène à poser un certain nombre que questions.

A un niveau de «grandeur» : le concept renvoie au lien entre (l’objectif) le moyen le plus prometteur d’accroître le niveau de vie et l’augmentation annuelle de la productivité du travail (l’instrument), sachant que cette dernière, c’est la quantité de richesses créées au cours d’une année par un travailleur. Sur la base aussi d’une année de 52 semaines de 40 heures (en moyenne).

Or, le constat est clair : dans les pays industriels avancés comme dans les pays émergents, le travailleur offre une quantité de travail annuelle nettement supérieure au travailleur tunisien.

Je vous fais grâce des calculs de ce que représenterait une offre de travail annuelle par actif tunisien, si on élimine la séance unique, «unique» dans son genre dans le monde, y compris dans les pays les plus chauds.

Fondamentalement, l’actif tunisien fournit moins d’effort par an, pourtant le potentiel de croissance de l’économie tunisienne est de 5 à 6% par an.

Qu’en serait-il si l’actif «travaillait comme tout le monde» ? Que deviendrait la productivité de l’actif tunisien ? Qu’en serait-il du potentiel de croissance de l’économie ? N’y aurait-il pas lieu de supposer que les richesses nouvelles créées et distribuées par habitant seraient nettement supérieures ? Cà, c’est pour l’effet de grandeur de l’offre de l’actif tunisien.

Nous reviendrons sur l’effet de structure et sur l’effet qualité de l’offre de travail et son impact sur la productivité du travail, dans nos prochaines livraisons.

Dr Tahar El Almi
(Économiste-universitaire)

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