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Le oui mais…

Editorial La Presse

Plus tôt que prévu, la réponse du Hamas à la proposition de Donald Trump ne s’est pas fait attendre. Il a dit oui à la libération des otages. Un oui suivi de conditions, aux premiers desquelles l’arrêt des bombardements et des tirs sur Gaza par l’armée d’occupation.

Trump, apparemment satisfait, a saisi la réponse au vol et déclaré qu’il l’acceptait sans citer les conditions.

Le Hamas a demandé en fait des garanties sur le retrait total de l’armée sioniste et sur une future gouvernance palestinienne à Gaza. Omettant ces conditions, Trump a déclaré simplement que «le Hamas est prêt pour une paix durable» et a exigé de Netanyahu qu’il cesse immédiatement les bombardements.  Donald Trump est déterminé à utiliser toute la puissance des États-Unis pour imposer cette paix dont il serait l’artisan.

C’est qu’en fait il est pressé d’instaurer cette « paix », fût-elle de courte durée et sans effet notable, avant vendredi 10 octobre, jour de la proclamation du Prix Nobel de la paix qu’il convoite, après avoir sacrifié un temps et des efforts considérables. La machine s’est mise en marche.

A peine la réponse du Hamas est-elle annoncée que les proches des otages ont appelé (lundi) à la remise de ce prestigieux Prix au président américain pour sa «détermination à instaurer la paix» dans la région. 

Le Prix Nobel de la paix à Trump ?  N’est-ce pas une façon d’approuver son appui aux crimes de l’Etat sioniste et oublier que c’est lui qui a couvert tous les bombardements en fournissant, durant deux ans, notamment près de 147 ponts aériens américains d’acheminement d’armes et qui continue à couvrir le génocide ?

Attribuer le Nobel de la paix à un président qui a détruit le système planétaire de droit pour le remplacer par une loi de la jungle, la loi du plus fort, c’est, à notre avis, ajouter aux crimes physiques (plus de 66 mille morts et des dizaines de milliers de blessés) un crime moral, abject et impardonnable. 

Signalons au passage que l’accord sur les 20 points du processus de paix proposés à la hâte par Trump (sans consultation préalable des intéressés) pourrait prendre des semaines, sinon des mois. A ce sujet, personne n’est en mesure de faire le moindre pronostic.

La population palestinienne, lassée des négociations à répétition (sans résultat), est dans l’expectative, espérant la fin de l’occupation et une solution à la famine. Elle compte sur cette dernière chance de négociations sur la paix qui se déroule actuellement à Charm-el-Cheikh, sous les auspices des médiateurs égyptiens et qataris, pour établir un mécanisme, pour la libération de tous les otages en échange des prisonniers.

On apprend ainsi que Marwan Bargouthi, surnommé à juste titre le Mandela palestinien, figure sur la liste des 6 prisonniers que le Hamas veut faire libérer en priorité. 

Pendant ce temps, à deux jours de la proclamation du Prix Nobel de la paix, alors que «…les négociations avancent en Egypte», des tirs d’artillerie et d’explosions se font entendre dans la la bande de Gaza.  

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