C’est sans doute l’un des importants événements culturels de la Méditerranée. Maillon fort du dialogue entre les deux rives, entre deux grandes civilisations, entre Rome et Carthage, l’exposition « Carthage, le mythe immortel » vient d’ouvrir ses portes devant le grand public. Un grand rendez-vous qui a fait la une des journaux tunisiens et italiens et qui a évidemment attisé la curiosité de tous passionnés de l’histoire.
Il faut imaginer qu’enfin les Carthaginois et les Romains se sont rencontrés dans le prestigieux Colisée de Rome dans l’harmonie… Belle rencontre après les guerres puniques qui opposèrent durant près d’un siècle la Rome antique et la civilisation carthaginoise. Voilà enfin les descendants des Carthaginois qui arrivent à Rome dans la joie et voilà les descendants des Romains qui leur réservent un accueil chaleureux.
Un évènement historique, culturel et touristique d’envergure dont l’inauguration officielle a été marquée par la présence du ministre des Affaires culturelles Mohamed Zinelabidine et d’un bon nombre d’experts tunisiens en muséographie, patrimoine… qui ont contribué aux différentes phases de la préparation de l’exposition.
« Cette exposition « Carthage, le mythe immortel » trouve à quel point il y a toujours un legs de l’histoire, qui est en fait ce qui reste, sa mémoire aussi.
Que le Colisée de Rome fête aujourd’hui Carthage après autant des vas et vient, après autant d’imbrications permanentes dans l’histoire de Carthage la Phénicienne, Carthage la Romaine, Carthage la Chrétienne et Carthage l’arabo-musulmane parce qu’il faut également l’admettre comme telle, je crois qu’il y a une chose importante qui sort et ressort de la mémoire humaine, c’est la trace de l’humain, la trace de l’homme, de la femme, dans ce cours et recours de l’histoire »
a souligné le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zinelabidine dans son allocution, devant un parterre de journalistes et experts, lors de l’inauguration officielle de l’exposition.
Et d’ajouter « En fait au-delà du monde de Virgile, de Didon et Enée et toutes ces surprenantes et belles histoires, il y a un effort à faire pour que d’autres expressions artistiques puissent approprier cette histoire commune entre Carthage et Rome, entre la Tunisie et l’Italie… Je pense qu’il est très important- au-delà de l’aspect archéologique, historique et patrimonial- de travailler sur cette mémoire. Nous sommes sur plusieurs projets qui reprennent ces mythes pour les représenter sous forme d’opéras. J’aime bien insister sur cette action qui permettra aux Italiens comme aux Tunisiens de retrouver cette mémoire commune mais à travers d’autres formes artistiques et en recourant à divers supports et différentes expressions artistiques, les arts visuels, les arts scéniques, les arts lyriques ».
La Tunisie est bel et bien présente dans cette exposition grandiose avec quatre-vingt pièces archéologiques, finement sélectionnées essentiellement du Musée national du Bardo et des musées de Carthage, de Nabeul, de Kerkouane, d’El Jem et de Sousse.
Des petits bijoux archéologiques et historiques qui racontent la splendide et prestigieuse histoire de Carthage et qui ont été choisi avec le soin des experts de l’Institut national du patrimoine (INP).
Des constructions multimédia des établissements sont exposées à côté des pièces archéologiques et ce pour restituer quelques évènements et batailles qui ont marqué l’histoire.
L’exposition qui comporte au total 400 pièces archéologiques qui proviennent des musées italiens, espagnols et italiens s’ouvre un documentaire racontant la civilisation phénicienne… juste une note d’introduction pour un superbe voyage dans le temps à la découverte de deux grandes civilisations : Carthage et Rome.
Hébergée dans le célèbre « Colisieum » de Rome, cette grandiose exposition se poursuivra jusqu’au 29 mars 2020.