L’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) a publié vendredi un rapport préliminaire sur l’observation de la campagne pour les élections législatives.
Atide a indiqué dans un communiqué qu’elle avait observé la campagne des élections législatives du 14 au 28 septembre dernier, s’appuyant sur 320 observateurs répartis dans la plupart des circonscriptions électorales, expliquant que cette campagne se caractérisait par « une faible fréquentation sur le terrain des partis, des coalitions ou des listes indépendantes, contrastant avec des activités intensives sur les pages de médias sociaux, en particulier sur Facebook ».
L’association a recommandé à l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) d’adopter la transparence et de publier les rapports de ses observateurs sur les violations constatées et les sanctions éventuelles.
Elle a également demandé la publication des délibérations de l’ISIE avec la direction de l’institution de Facebook, ses résultats, les propositions et accords, le cas échéant, la clarification de sa position sur l’utilisation du sponsoring dans la campagne pour les élections législatives et la publication de ses rapports de surveillance sur Facebook.
Par ailleurs, l’organisation a énuméré un certain nombre « d’infractions » relevées, notamment des manifestations sans respecter la notification préalable des instances électorales régionales dans les circonscriptions de Sfax, Gabès, Gafsa et Manouba, et l’enregistrement de cas isolés de violence dans les circonscriptions de Gabès et Jendouba.
Atide a également indiqué que ses observateurs accrédités avaient constaté l’exploitation des élèves dans la campagne en contre partie de l’argent, en particulier à Sfax, Gabes et Sousse, plus particulièrement à Bizerte, où une des listes exploitaient les lycéens pour une somme de 30 dinars par jour, en leur fournissant de la nourriture et en leur promettant les mêmes avantages s’ils sont assidus toute la semaine.
Le rapport initial d’Atide indique que certaines des listes de candidats ou de leurs partisans avaient été publiées sur des pages sponsorisées des réseaux sociaux, notamment Facebook, ce qui constitue une violation flagrante de la loi électorale qui interdit la publicité politique.
Le rapport a enregistré aussi un certain nombre d’irrégularités liées à l’affichage désordonné des listes, y compris des listes et des photos de candidats sur les facades des voitures.
La campagne législative s’achève vendredi à minuit après son lancement en Tunisie le 14 septembre.
Le silence électoral commence en Tunisie samedi et le vote est fixé au dimanche 6 octobre.
Les électeurs tunisiens à l’étranger ont commencé à voter pour choisir leurs représentants à la prochaine législature à partir de vendredi et le vote durera trois jours.
Des listes de coalitions, de partis et indépendantes se disputent les 217 sièges à l’Assemblée des représentants du peuple.