La Tunisie occupe la 51e position sur 113 pays selon l’indicateur de la sécurité alimentaire de 2018, enregistrant 55.5 points pour ce qui est de l’accès à l’alimentation, 65.5 points au sujet de la disponibilité de l’alimentation et 61.9 points pour la qualité et la sécurité des aliments.
La Tunisie a célébré, le 27 septembre 2019, sous l’égide de l’Organisation arabe de développement agricole, la Journée arabe de l’agriculture sur le thème «Les relations entre les secteurs des eaux, de l’énergie et de l’agriculture, une nécessité pour réaliser la sécurité alimentaire et le développement durable», et ce, au Parc des expositions du Kram sous la présidence de M. Samir Taieb, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, en présence de M. Ibrahim Adam Dkhiri, directeur général de l’Organisation arabe de développement agricole, et M. Abdelmajid Ezzar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), ainsi que des délégations qui ont participé à la 14e édition du Salon international de l’agriculture et du machinisme agricole (Siamap’2019). Lors de son allocution, M. Samir Taieb a souligné que «les peuples arabes ont le droit d’avoir des ambitions pour un avenir radieux en assurant la sécurité alimentaire grâce à la production locale et une diminution des importations dans la mesure du possible. C’est ainsi que les pays arabes peuvent garantir leur indépendance, leur dignité et leur immunité».
Insuffisance de certains produits
L’orateur a rappelé que les Etats arabes souffrent encore d’un grand manque au niveau des principaux produits alimentaires, notamment les céréales, les huiles végétales et le sucre. Dans ce contexte, le ministre a appelé les pays arabes à adopter une nouvelle politique agricole susceptible de relever les défis et d’exploiter les capacités de production disponibles dans les différents Etats arabes.
Il a indiqué, en outre, que cette politique peut être mise en place grâce à la conjugaison des efforts des parties prenantes en favorisant la coordination au niveau de la vision future. D’où la nécessité de mobiliser les diverses capacités de production et les expertises afin d’assumer les charges du développement. D’autant plus que le marché arabe est vaste comptant plus de 350 millions d’habitants. Le ministre estime que l’approche relative à la relation entre les secteurs des eaux, de l’énergie et de l’agriculture constitue l’une des solutions pouvant contribuer à promouvoir les conditions de la sécurité alimentaire et le développement durable dans nos pays. Evoquant l’agriculture tunisienne, le ministre a précisé que le secteur de l’agriculture et de la pêche constitue l’une des composantes essentielles de l’économie nationale dans la mesure où il a contribué à réaliser la sécurité alimentaire (sauf pour les céréales) et à développer les exportations tout en réduisant le déficit de la balance commerciale. Le secteur a également des impacts sur la création de postes d’emploi.
S’adapter aux changements climatiques
Le taux de déficit alimentaire est passé de 5.6% sur la période 2006-2014 à 4.9% sur la période 2015-2017. La Tunisie occupe ainsi la 51e position sur 113 pays selon l’indicateur de la sécurité alimentaire de 2018, enregistrant 55.5 points pour ce qui est de l’accès à l’alimentation, 65.5 points au sujet de la disponibilité de l’alimentation et 61.9 points pour la qualité et la sécurité des aliments.
Pour atténuer les effets négatifs des changements climatiques, le ministre a révélé que son département s’active pour la mise en place d’un plan national afin de s’adapter à ces changements, et ce, en ciblant les filières agricoles et halieutiques ainsi que les écosystèmes et la gestion durable des ressources en eau. Le ministère a commencé par élaborer des études prospectives à l’horizon 2030 dans le but de prévoir des scénarios relatifs aux différentes politiques de développement du secteur agricole.
Il s’agit, notamment, de promouvoir les ressources naturelles et assurer leur durabilité tout en limitant les impacts des changements climatiques. Au programme également, la sécurité alimentaire et la promotion des exportations, la mise à niveau des différentes filières de production animale et végétale, la relance de l’investissement et le financement de l’activité agricole, la promotion de la petite agriculture et familiale et la consolidation du rôle de l’agriculture dans le développement rural.
En conclusion, le ministre a souligné que la Tunisie est soucieuse et prête pour renforcer la coopération avec les Etats arabes pour réaliser la sécurité alimentaire arabe durable et permettre à l’agriculture de répondre aux besoins alimentaires en constante évolution de nos pays.