Nos juniors souffrent et attendent plus d’intérêt. On n’a pas bien planifié la relève de Ons et Malek.
La Tunisienne Ons Jabeur revient en forme et gagne sur des grands tournois (elle aurait dû le faire il y a quelques années avec le talent qu’elle a). Hier, elle a battu l’Américaine J. Brady 6/4 et 6/2 au tournoi «Tianjin Open». Malek Jaziri, malgré le poids des années, est toujours présent sur le circuit. Mais cela fait des années qu’on attend l’éclosion d’autres champions sur le circuit et qui vont prendre le même chemin que ce duo. On peut toujours attendre, cette relève a été mal planifiée.
La preuve, ces joueurs qui ont éclos et qui ont disparu aussi vite lors de cette dernière décennie. Les Chargui, Dougaz, Mansouri et autres joueurs et joueuses sont loin du niveau de Jabeur et Jaziri.
Actuellement, et avec le nouveau mode de fonctionnement du classement ATP, cela ne va pas être facile de figurer et de persévérer. De même pour les Dames où Ons Jabeur a mis la barre très haut. On ne parle pas que des seniors où l’argent et la mauvaise planification de carrière de tous les espoirs (ils sont en course pour assurer un peu d’argent, sans staff compétent et en voulant faire tout eux-mêmes au détriment de leurs performances). On parle des juniors et aussi des catégories inférieures. Cela fait des années que nos résultats sont «médiocres» au championnat d’Afrique juniors (des défaites au premier tour à part l’éclair Bellalouna en 2017). La question est très simple : y a-t-il des espoirs qui peuvent se frayer le même chemin que Jabeur et Jaziri? Très peu, on n’a pas une base élargie qui peut fournir une élite de qualité. On a des noms oui, qui obtiennent quelques médailles et quelques performances de temps à autre, mais ce n’est pas suffisant. On parle du haut niveau et non de ces championnats arabes et des circuits CAT qui ne fournissent pas la meilleure concurrence.
Les raisons : le manque de moyens financiers, le mauvais encadrement technique, l’omniprésence des parents qui «étouffent» leurs enfants, la faible autorité technique de la DTN, le caractère (beaucoup de ces talents émergents sont «gâtés» ou «frileux»), l’absence de sélectionneurs et d’entraîneurs dans les clubs spécialisés en élite… C’est tout un débat. Le nouveau DTN, Hichem Yaâkoubi, doit reconfigurer la politique de l’élite pour plus d’écrémage et surtout d’assistance technique et financière à quelques talents aux qualités réellement intrinsèques !
Malek Jaziri et Ons Jabeur sont deux champions qui ont réussi à rester debout sur le circuit professionnel avec des épisodes douloureux. L’élite et le haut niveau international n’ont rien à voir avec les tournois des clubs ou les championnats régionaux. C’est une autre dimension et une autre trempe de joueurs, d’entraîneurs et de responsables aussi. Nos classements ITF junior en disent beaucoup sur les peines des joueurs d’élite !