Le discours a rompu avec la circonspection montrée depuis l’annonce de sa victoire à la présidentielle. Hier, nous avons eu droit à un chef d’Etat bien dans sa peau, décidé à dégager le pays de sa crise économique et sociale, déterminé à combattre frontalement la mal-gouvernance et le terrorisme, la main dans la main avec son peuple. Et le discours n’a pas manqué de suggérer qu’il aura une suite.
Le discours prononcé par le président Kaïs Saïed suite à sa prestation de serment, hier à l’Assemblée, et diffusé en direct par Watania 1, lui a donné l’occasion de confirmer sa vision pour l’avenir : une révolution par les urnes qui rétablisse les objectifs délaissés de la révolution de 17 décembre 2010-14 janvier 2011 et redonne la parole au peuple tout entier.
Sans entrer dans le détail des réformes nécessaires ou possibles, le président de la République a énuméré les droits, valeurs et principes sur lesquels s’articulera son mandat, insistant sur l’impératif du passage de l’Etat de droit, auquel s’astreignait le pouvoir, à la « société de droit » qu’il préconisait et qui implique la prise en charge par les citoyens de la responsabilité assumée de mettre en œuvre la Constitution et les lois du pays sans faille et en toute plénitude. Sans le dire de manière claire, il s’agit pour le chef de l’Etat d’appeler à ce que les attentes des citoyens, dans chaque zone du pays, soient traduites, au sein des institutions et des organes de l’Etat, par des décisions et actions concrètes qui satisfassent la volonté populaire.
Cela nous ramène à son approche rendue publique d’une réforme possible dans la représentation démocratique qui inverserait la pyramide du pouvoir législatif. Mais le Président, en tant que juriste légaliste, n’est pas entré dans les détails.
Par contre, le chef de l’Etat a été explicite quant à son attachement à l’autorité de l’Etat : aucun manquement à ce principe général du respect des lois et de la Constitution ne sera toléré à l’avenir, et les grands principes d’égalité face à la loi, de respect du droit de chacun vis-à-vis de tous les engagements constitutionnels et de l’assistance des citoyens pour une vie digne respectant les dogmes du vivre ensemble républicain seront des obligations sacrées. Le Président a confirmé l’engagement de la Tunisie à faire progresser la construction maghrébine et à consolider les relations cordiales avec les pays arabes, africains et méditerranéens. De même qu’il a clamé le soutien de la Tunisie aux causes justes de par le monde, distinguant la Palestine comme injustice majeure. Le discours a rompu avec la circonspection montrée depuis l’annonce de sa victoire électorale. Hier, nous avons eu droit à un chef d’Etat bien dans sa peau, décidé à dégager le pays de sa crise économique et sociale, déterminé à combattre frontalement la mal-gouvernance et le terrorisme, la main dans la main avec son peuple. Et le discours n’a pas manqué de suggérer qu’il aura une suite.