L’élection d’un néo-politicien en tant que président de la République a tout d’abord suscité des appréhensions multiples parmi les Tunisiens, bien qu’ils aient été à l’origine de son couronnement avec 72,71 % des voix.
Par son discours d’investiture, hier, il a su récupérer tout un peuple sur des engagements républicains majeurs qui sont classiques et rassurants.
Ce fut un discours éthique remettant sur la table, à la fois, les acquis républicains de la construction nationale et ceux démocratiques et des droits de l’Homme qu’a apportés la révolution.
Le discours a ainsi rassuré, à la fois, ceux qui se sont attachés à son ascension et ceux qui n’ont pas voté pour lui ou l’ont fait contraints. Le fait étant que tous les Tunisiens attendent des nouveaux dirigeants qu’ils rompent avec l’inefficacité et la mauvaise gouvernance. Aussi bien le chef de l’Etat que les députés nouvellement élus.
Les locutions présidentielles ont ainsi réconcilié toutes les catégories de citoyens, en recourant aux divers impératifs que ces catégories estiment adéquates pour corriger le processus et revenir au projet originel engagé par la révolution.
Tout comme la composition de l’Assemblée des représentants du peuple, les Tunisiens sont divisés quant à la démarche pouvant rétablir le pays. La vision proposée lors de sa discrète campagne électorale avait été interprétée comme un appel conservateur au radicalisme, voire comme une connexion pro-islamiste. Ce qui avait ouvert la voie aux comportements excessifs et extrémistes visant les modérés et les centristes.
Son discours d’investiture a rétabli l’unité nationale, l’autorité de l’Etat et la communauté d’intérêts de tout le peuple tunisien. Tout en reconfirmant la continuité de l’Etat, le respect de la Constitution et l’obligation de relancer l’économie et l’action sociale et de développement. Ainsi qu’en menant les réformes qu’exige le combat contre la mauvaise gestion et la corruption. Sans oublier le terrorisme, contre lequel le Président a recouru à des superlatifs édifiants.
C’est donc à un sauvetage global et unanime de la Tunisie et des Tunisiens que nous convie Kaïs Saïed. Et c’est, à ce titre, une chance pour notre pays.