La guerre syrienne, les espoirs de la jeunesse yéménite, la migration clandestine et hommage au réalisateur burkinabè Idrissa Ouédraogo, telles sont les principales thématiques abordées dans la première série des courts-métrages documentaires de la compétition officielle, projetée, lundi, au théâtre des régions, à la Cité de la Culture.
Sous forme d’un dialogue entre un père resté en Syrie et son fils exilé » I have seen nothing, i have seen all « , le réalisateur syrien Yasser Kassab expose la tragédie du peuple syrien. D’un paysage d’une ville occidentale, le spectateur est soudain transporté dans les rues délabrées d’Alep. Tandis que les paysages défilent, le père raconte. Il est question de la tombe du frère du réalisateur, inhumé dans le parc où ils jouaient enfants qui sera déplacée sous les ordres du régime. A la recherche du nouveau lieu de la dépouille qu’il n’arrive pas à mémoriser, le père du réalisateur reflète la détresse et la douleur des premières victimes de cette guerre : les civils.
Parler de la jeunesse yéménite, de ses rêves et ses espoirs malgré la guerre et l’instabilité politique, » In The Middle » (Au milieu), de la jeune réalisatrice yéménite Mariam Al-Dhubhani propose de partager un moment de la vie quotidienne d’Ali un jeune soldat.
Tel un journal de bord, où la calligraphie et l’écrit se substituent à la parole et la voix, » Les compagnons de la cave » du réalisateur tunisien Fakhril El Ghezal raconte la migration clandestine de jeunes tunisiens vers la France. De Kerkanah à Nantes, les images en noir et blanc se superposent pour raconter la fuite, le manque, et le désarroi d’une jeunesse en quête d’un avenir meilleur.
Prônant un cinéma de mémoire, un cinéma qui fixe le temps avec le texte et l’image car la mémoire » nourrit le présent et inspire les générations futurs « , le réalisateur camerounais Michel Kuate rend hommage dans » Le père de Tilai » au feu réalisateur burkinabè Idrissa Ouédraogo et son engagement pour un cinéma africain militant miroir des maux sociaux qui rongent sa société. A travers des témoignages du réalisateur Ouédraogo de son vivant et de ses amis, Kuate met en lumière le parcours d’un réalisateur militant à qui la caméra est avant tout » un moyen de s’exprimer » et de dénoncer l’injustice et la misère qui minent le continent africain.