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Réactions : Le Ftdes dénonce la politique d’austérité

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes) dénonce la politique d’austérité que comporte le nouveau budget de l’Etat pour 2020, précisant que cette politique «reflète essentiellement, les choix et directives du Fonds monétaire international (FMI)».
Le Ftdes, qui a fait état d’une rupture entre les dispositions de ce budget et les attentes de la population, a pointé du doigt, la programmation de mesures d’ajustement des prix de vente des hydrocarbures, en 2020, bien que le baril de pétrole soit resté inférieur à l’hypothèse de 75 dollars le baril (adoptée dans la loi de finances 2019).
Et d’ajouter que cette mesure vise à réduire les dépenses de subvention, estimées à 4.180 millions de dinars (MD). L’enveloppe qui sera allouée à la subvention des carburants serait de l’ordre de 1.880 MD, en 2020, soit une baisse de 658 MD par rapport aux prévisions actualisées pour 2019.
«Une telle mesure entraînera, évidemment, une hausse des prix des transports, de l’électricité et de nombreux services, alors que le pouvoir d’achat de plusieurs franges de la population ne cesse de se détériorer», a-t-il noté.
Le Forum a rappelé, par la même occasion, que la hausse de la consommation du gaz et des hydrocarbures, face à une chute de leurs productions, a entraîné l’aggravation du déficit énergétique. Ainsi, la production nationale ne couvre que 38% de la demande intérieure en 2018, contre 61% en 2000.
Le Ftdes a critiqué, aussi, la poursuite du gel des recrutements, en 2020, (les recrutements ne dépasseront pas les 7720 postes), malgré les besoins importants dans certains secteurs, en l’occurrence l’éducation, la santé, la formation professionnelle, la culture…
La finalité de cette mesure consiste à réduire la masse salariale à 12,5% du PIB, comme convenu depuis 2016. Un objectif, qualifié par le Forum de «difficile à atteindre, surtout avec un taux de chômage dépassant les 15%, depuis des années».
Il a critiqué, aussi, l’objectif fixé de réduire le déficit budgétaire au niveau de 3%, en 2020, contre 3,5% en 2019, alors qu’aucune réforme réelle n’a été mise en place. Aussi, il a dénoncé la volonté de réduire les dépenses de développement, malgré la faiblesse des investissements privés et du taux de croissance de pays, estimé à 2,7% en 2020.
Le Ftdes a condamné, en outre, la politique d’endettement, soulignant que la dette publique s’élèvera à 11,2 milliards de dinars, en 2020 et que les services de la dette dépasseront les 11,6 milliards de dinars, soit le ¼ du budget de l’Etat et le double du budget de développement.
«Ainsi, l’auto-financement du budget ne dépassera pas les 77%, en 2020, alors que les normes en vigueur supposent que les ressources propres de l’Etat atteignent 85% du financement du budget», a-t-il souligné.

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