La cité Al Mostakbel a été, comme à l’accoutumée, la plus touchée par les inondations. Fatalité !
«Comme attendu», le gouvernorat de l’Ariana qui constitue, faut-il le souligner avec amertume, l’un des terrains de prédilection pour les inondations en Tunisie, a eu droit, avant-hier, à son «habituel» lot de souffrances à l’occasion des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région là où quasiment toutes le délégations ont été déclarées zones sinistrées.
En effet, de l’Ariana-ville à la Cité Ettadhamen, en passant par Raoued, la cité Ghezala, Ennkhilet, Borj Louzir, Mnihla, Borj Touil, Kalaât Landalous et La Soukra, les dégâts sont énormes : maisons inondées, poteaux arrachés, routes et électricité coupées, véhicules et objets divers emportés par les eaux, des familles jetées dans la rue…
Au milieu de ce paysage désolant, voire, dans certains lieux, «apocalyptique», la panique est reine et le chaos est à son paroxysme. Des habitants pleurent à chaudes larmes, d’autres quittent leurs domiciles munis des rares objets précieux qu’ils ont réussi, dans l’affolement, à sauver des eaux.
Dans certaines cités, des familles ont dû abandonner leurs biens et fuir leurs maisons pour aller chercher refuge chez des parents résidant dans d’autres gouvernorats. Et alors que des camions de déménagement ont sauté sur l’aubaine, en osant braver les rues inondées à la recherche de victimes désireuses de sauver leurs meubles, les engins mobilisés, en grand nombre, par les directions régionales de l’Equipement et de l’Habitat, de l’Environnement, ainsi que par les municipalités, l’Onas et la Protection civile, éprouvent de la peine à faire la tournée des cités où les efforts gigantesques déployés pour évacuer les eaux et secourir les habitants s’apparentent aux travaux d’Hercule.
Une circulation impossible
Un calvaire que les secouristes, aidés par des volontaires délégués par les ONG de la région, ont eu du mal à endurer, tellement la circulation était impossible et la tension de la population incontrôlable. Si incontrôlable que cela frisait la révolte : sauveteurs harcelés, engins empêchés de redémarrer, autorités régionales et locales pointées du doigt, émeutes pieds dans l’eau et… routes bloquées et squattées par des habitants enragés, particulièrement dans les cités Assahha, Al Mansoura, Ennahli, Dar Fadhal et surtout celle d’Al Mostakbel. Celle-ci, il est vrai, a été incontestablement la plus touchée, comme elle le fut, d’ailleurs, lors des non moins ravageuses inondations du mois de septembre dernier.
Depuis, fatalement, rien, absolument rien n’a été fait pour éviter ce malheureux remake. Certes, on se borne à réparer les dégâts, comme on l’a constaté cette fois-ci encore. Mais il est totalement bizarre de relever qu’on est en train de contourner l’objectif sans pour autant l’atteindre. Et cet objectif, on l’a pourtant dit et redit sur ces mêmes colonnes et on ne le dira jamais assez, consiste tout simplement à refaire et renforcer tout le réseau des eaux pluviales et des eaux usées, tout en curant les oueds de façon régulière. Demande-t-on, là, la lune ? Et dire que cette situation catastrophique dure depuis la nuit des temps. Pardon, depuis les années 70.
Mohsen ZRIBI