Le président de la FTF a fait ce que les dirigeants et les parrains du CA n’ont pas fait : placer de l’argent en urgence. Encore une fois, où sont passés ces dirigeants et ces mécènes ?
L’intervention de Wadï Al Jarry, vendredi, a été capitale pour sauver le CA d’un retrait de 6 points au classement (dossier de Diarra). La banque qui héberge le compte de la collecte des fonds pour payer les amendes a assuré le transfert international grâce à la garantie donnée par Al Jarry et la FTF. Ce geste est passé inaperçu, mais à notre avis, il est significatif et plein d’enseignements. Six points allaient être retranchés à jamais (délais de paiement épuisés), sans qu’aucun bailleur de fonds ou un mécène (surtout Boussbï) n’interviennent pour débloquer la somme. L’élan populaire et l’extraordinaire générosité du peuple clubiste (plus de 1,5 million de dinars collectés par un financement participatif et des dons allant de 10D à 50.000 dinars) n’ont pas été capables de subvenir aux besoins. Ça avançait bien mais les gens, avec toute la bonne volonté, n’étaient pas en mesure de liquider les dossiers urgents. Et ça, c’est un échec partiel. Alors où est passé le bureau directeur de Younsi (dépassé par les événements et complètement absent)? Où sont passés ces hommes d’affaires clubistes et les sociétés détenues par des fans clubistes? Et ces 30 ou 40 dirigeants réunis à la FTF (dont une bonne partie ne sert absolument à rien)?
Le CA aurait pu perdre 6 points au classement tout simplement. Ce que Wadï Al Jarry a fait — bien que contesté et insulté par une frange du public clubiste—pour sauver le CA d’un sort terrible (en attendant encore d’autres dossiers urgents) est déterminant. Soyons directs même : la prise en charge du dossier des litiges du CA par le président de la FTF était de loin meilleure et plus précieuse que le bureau directeur et les dirigeants mandatés pour gérer ce dossier. Et si ce n’était pas lui? On peut vous dire que ce serait la rétrogradation en ligue 2 dès les premières journées (le dossier d’El Eulma par exemple). Al Jarry a rassemblé la famille élargie clubiste, organisé les dossiers selon leur urgence, fait du lobbying auprès de la commission des litiges et de discipline pour sauver les meubles. Dans tout cela, le comité clubiste et ses anciens dirigeants (qui ont réussi dans leurs carrières professionnelles et dans leur vie grâce au CA) étaient aux abonnés absents.
Et même cette collecte de fonds a été réussie grâce au peuple et aux simples supporters démunis. Les grands noms, les supporters aisés, les entreprises aux caisses remplies n’ont pas réagi. Ce qu’il faudra savoir, c’est que le temps presse et que les sentences tombent vite et les échéances aussi. Pas de sentiment du côté de la Fifa. L’opération de collecte des fonds se fait alors un peu lente même si ça avance. Sur 17 millions de dinars réclamés, 1,6 a été assuré. On est loin. Il faudra que les anciens dirigeants et les bailleurs de fonds classiques et puissants se mettent à alimenter le compte bancaire dédié. Et il faudra que le public clubiste arrête un peu cette inexplicable euphorie et cette excitation exagérée parfois (et surtout trompeuse). Si Wadi Al Jarry et la banque concernée n’étaient pas intervenus, six points auraient été perdus à jamais, et la situation aurait été encore aggravée. Le CA doit quelque chose à Wadi Al Jarry. C’est la vérité qui doit faire mal aux anciens dirigeants. Le CA n’a plus de forces ni de grands dirigeants pour résoudre ses problèmes !
