C’est à l’espace In’Art à Hammamet, en plein cœur de la Medina qu’« Elles naissent en dansant » a rythmé le quotidien des citadins hammamétois. Étrangers, amis de l’association In’Art et visiteurs de toute part se sont rués sur la galerie Abderrazak Sehli et Dar Sidi Abdallah afin de découvrir cette prouesse artistique visuelle qui fusionne culture Amazigh, poterie, sculpture musique et poésie.
Une manifestation inédite dans la région, qui s’est étalée du 6 au 14 avril 2019 orchestrée par Riadh Hazgui concepteur original, sculpteur et spécialiste en poterie. Aymen Hacen, chargé de l’interprétation et des textes, Mehdi Saddallah alias Karl Kenly, photographe, Fethi ben Maamar, traducteur en Tifinagh, sans oublier les deux commissaires de l’exposition Dalel Tangour et Salwa Naanaa. La manifestation s’est déroulée sur une musique de Youssef Daoued.
L’exposition est truffée de 20 jarres numérotées dont le thème est « Gynocratie ». « Elles naissent en dansant », titre poétisé de l’expo/performance est tiré d’un sonnet composé en avril 2018 par Aymen Hacen, écrivain, poète et universitaire.
Vingt jarres qui relatent des histoires, porteuses de noms de déesses et de femmes qui ont changé le cours de l‘Histoire et la vie des artistes qui ont conçu l’oeuvre. Des destins divers racontés autrement, les voici en images et en noms :
1-Tanit
2-Elyssa-Didon
3-Salammbô
4-Méduse
5-La Kahéna
6-Saïda Manoubia (Sainte tunisienne du XII siècle)
7-Radhia (Prénom de la mère de l’artiste et de Aymen Hacen)
8-Rym (Compagne de l’artiste)
9-Daouda (Grand-mère maternelle de l’artiste et d’Aymen Hacen)
10-Selma (Prénom de la grand-mère paternelle et d’Aymen Hacen)
11-Athéna-Minerve
12-Artémis
13-Vénus – Aphrodite
14-Eurydice
15-Pénélope
16-Rosa Luxembourg
17-Indira Gnadhi
18-Wallada (Poétesse andalouse du XIème siècle)
19-Simone Veil
Et la vingtième, seule figure masculine citée pour clore la sélection « Bacchus-Dionysos », symbole de la déraison, de l’anarchie et du dérèglement : un Dieu grec à l’image d’un monde contemporain en crise.
Echanges, débats et rétrospectifs historiques ont rythmé le vernissage et les jours qui ont suivi. Fethi ben Maamar, traducteur y a participé. Ce dernier s’est également chargé de la traduction en langue amazighe de cette poésie arborée. Le photographe Mehdi Saadallah, plus connu sous le pseudonyme Karl Kenly, s’était déplacé à l’occasion de Paris. Les intermèdes musicaux de Youssef Daoued ont fait vibrer les invités.