Les nouveaux métiers et les secteurs à haute technologie ont besoin, de nos jours, de techniciens hautement qualifiés qui sont en mesure de manipuler des machines utilisant des technologies de pointe. Des dispositions devraient être prises en Tunisie pour adapter la formation à ces nouveaux besoins de l’industrie et des services.
De nouveaux secteurs offrent des emplois aux jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. En effet, alors que certaines branches comme celles de la langue française et arabe, les sciences naturelles et la philosophie n’ont plus des perspectives prometteuses dans le marché de l’emploi, d’autres font leur apparition et sont très demandées par les entreprises économiques. Parmi les secteurs les plus en vogue actuellement ceux qui concernent l’industrie 4.0, la nanotechnologie, les métiers de l’environnement, les technologies de l’information et de la communication et des énergies renouvelables.
D’ailleurs, notre système d’enseignement devrait être remodelé pour tenir compte de ces nouveaux secteurs afin de réduire le taux de chômage parmi les diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle. En effet, on a constaté avec amertume que de nombreux jeunes, une fois leur diplôme en poche, n’arrivent pas à décrocher un emploi tout simplement car le système d’enseignement et de formation n’est pas adapté à celui de la production et de l’industrie. Aujourd’hui, de nouvelles entreprises ont vu le jour dans le monde entier et le tissu industriel et des services a connu une transformation radicale qui va toucher aussi les pays émergents.
La technologie future adoptée
La nouvelle technologie adoptée au niveau du tissu industriel et des services a été imposée pour fabriquer des produits de qualité à haute valeur ajoutée, très demandés par les consommateurs du monde entier qui sont prêts à dépenser le prix fort pour acheter ce dont ils ont besoin. En Tunisie et malgré les petits progrès enregistrés dans le domaine de l’industrie, on est encore à la traîne par rapport à d’autres pays qui ont franchi des pas importants vers l’industrie 4.0 et la robotique.
A titre d’exemple, dans le domaine de l’automobile, l’on s’oriente, au niveau mondial, de plus en plus vers les moteurs électriques et hybrides. Toute une nouvelle industrie est née à partir de cette technologie de pointe qui requiert un investissement colossal et une main-d’œuvre spécialisée et bien formée. Avec l’industrie automobile de dernière génération, plusieurs start-up se sont spécialisées dans la fabrication des batteries de 48 volts et des chargeurs pour les voitures électriques. D’autres se sont spécialisées dans la fabrication des moteurs électriques et hybrides. Pour ce qui est des métiers de l’environnement, et face à la prolifération des déchets organiques et en plastique—non seulement en Tunisie mais partout dans le monde,—plusieurs start-up ont choisi le recyclage des déchets organiques pour en faire des engrais destinés à l’agriculture. Quant aux déchets en plastique, ils sont transformés en particules, soit une matière première pour la fabrication de plusieurs objets en plastique.
Le coaching pour orienter les promoteurs
Les énergies renouvelables en vogue dans le monde offrent également plusieurs opportunités pour l’emploi des jeunes. En effet, pour faire face au changement climatique et réduire un tant soit peu l’émission du gaz carbonique provenant de l’industrie énergivore, les experts se tournent de plus en plus vers l’énergie renouvelable qui commence à s’installer en Tunisie dans plusieurs régions. Ainsi, et en attendant la fabrication de panneaux photovoltaïques avec un taux d’intégration élevé dans notre pays, on se contente actuellement de l’assemblage et de l’installation.
Des jeunes ont été formés dans l’installation de ces panneaux selon les règles de l’art. Plusieurs familles ont été encouragées à recourir à l’énergie solaire pour les chauffe-eau et le travail se poursuit en vue d’étendre cette technologie à toutes les régions. Plusieurs start-up ont ainsi vu le jour suite à l’encouragement des ménages à installer des panneaux photovoltaïques. Certains espaces publics qui ne sont pas conncectés au réseau d’éclairage public ont bénéficié également de l’énergie solaire qui est moins coûteuse que l’énergie conventionnelle et est moins polluante.
On ne peut pas parler des nouveaux métiers sans évoquer les technologies de l’information et de la communication. Avec la digitalisation de toutes les opérations bancaires, administratives et industrielles, ces technologies ont connu un essor remarquable. Des logiciels et des applications de diverses natures ont été mis au point par de jeunes informaticiens qui ont réussi à constituer des start-up et à vendre leurs produits à des banques, des entreprises et même des organisations publiques. Le secteur peut offrir encore des emplois aux jeunes, compte tenu d’une demande importante provenant des entreprises de tailles différentes.
C’est dire que la Tunisie a encore du chemin à faire pour intégrer les nouveaux métiers et l’industrie 4.0 qui exigent des connaissances poussées et un savoir-faire de haut niveau. Demain, des entreprises étrangères de haute technologie vont s’installer chez nous et auront besoin de techniciens qualifiés. Le système d’enseignement et de formation doit s’adapter, dès maintenant, à ces nouveaux besoins.