L’Espagnol, qui connaît bien le football arabe, aura à aider ses joueurs à exprimer leur potentiel et à jouer pour le titre de champion.
Officiellement encore maître à bord même après l’assemblée générale, Ridha Charfeddine a choisi Juan Carlos Garrido pour entraîner l’équipe. Il remplace Benzarti et Maâmani (qui a assuré l’intérim) avec une mission claire : permettre à l’équipe sahélienne de jouer pour le titre de champion et réussir sa participation en Ligue des champions. Lui qui connaît le football arabe et maghrébin (Al Ahly et le Raja) a déjà remporté la Coupe de la CAF avec Al Ahly en 2014 et le même titre avec le Raja en 2018. Bilan honorable et connaissance profonde du football maghrébin et arabe et des clubs de cette région. Théoriquement, Ridha Charfeddine, en attendant de trouver un successeur, a réussi un beau coup, étant donné que la saison a déjà commencé. Le CV de Garrido est intéressant, même si ceux qui l’ont suivi lors de ses passages en Egypte, au Maroc ou en Arabie saoudite parlent d’un entraîneur classique et assez conservateur. Soit. Garrido a déjà gagné deux titres continentaux et un titre local, il a une bonne idée de l’attitude du joueur maghrébin. Et cela va sûrement l’aider à s’intégrer dans le giron étoilé, là où on ne rêve que de titres, et de profiter de la richesse de l’effectif et des solutions à sa disposition. A l’Etoile, on n’a pas encore digéré cette «petite» prestation en ce début de saison, notamment l’élimination en Coupe arabe et les faux pas en championnat. On pensait que l’EST, premier rival, allait entamer un nouveau cycle et marquer le pas. Ce n’était pas le cas, l’EST a enchaîné avec les victoires, alors que cette Etoile, qui a opté pour Benzarti (quel choix raté?!), a tout «loupé». Et jusqu’à aujourd’hui, on ne s’en remet pas encore, en dépit de l’amélioration des résultats. Garrido reprend une Etoile qui s’est remise, mais qui joue sans profiter de la totalité de ses moyens. Avec un effectif pareil, emmené par Chikhaoui, Hannachi et Baâyou, entre autres, Garrido peut aller loin en championnat local (le premier et sacré objectif). C’est le premier défi de Garrido : redonner des ardeurs à sa nouvelle équipe et mettre de l’ordre dans la maison.
Le 4-4-2 comme module
Même si les blessures sont récurrentes parmi le onze étoilé, Garrido peut compter sur un effectif riche et des joueurs de qualité. Le problème, c’est que Benzarti a tellement mis sur les nerfs tout le monde au début de la saison, que maints joueurs, notamment Belarbi et Ben Ouannès, ont perdu de leur teneur et de leur adresse. Maintenant, ils vont mieux, mais il reste à rattraper le temps perdu et aussi les points perdus en championnat. En même temps, Garrido va devoir trouver vite la bonne formule, et d’après ses passages, il est adepte du 4-4-2 en donnant beaucoup d’intérêt au milieu du terrain (et là, il sera servi avec la présence de plusieurs joueurs disponibles). Au-delà de la formule, c’est un entraîneur qui aime beaucoup «la tactique» et le sens de placement de toute l’équipe. Il devra alors réussir à évacuer la tension et le stress de la plupart des joueurs. C’est son plus grand défi à notre avis. L’ESS est un club «tendu», qui vit au rythme de crises, notamment celle de la démission de Charfeddine. Tous ces impondérables, Garrido va les prendre en considération dès la première séance d’entraînement. La valse des entraîneurs et des dirigeants à l’ESS n’a pas arrangé les affaires de ce club, et Garrido n’a pas atterri dans un terrain calme. Il sait bien qu’il prend une équipe talentueuse, mais accablée et qui n’a pas la moindre certitude sur son avenir. Va-t-il mettre tout cela derrière son dos et s’imposer vite ?