Le développement des technologies de l’intelligence artificielle (IA) est en train de bouleverser nos sociétés et façonner notre avenir. Plusieurs pays ont adopté une approche proactive pour mettre en place des stratégies de promotion de l’IA dans des secteurs porteurs.
L’actualité économique en Tunisie et à l’échelle internationale impose l’instauration d’un nouveau paradigme business intelligence à l’ère digitale. Plusieurs initiatives ont été déjà amorcées depuis quelques années, laissant présager un avenir meilleur pour les secteurs commerciale et industriel.
D’ailleurs, l’indice 2019 de préparation des Etats à l’intelligence artificielle dans le monde, compilé par Oxford Insights et le Centre de recherches pour le développement international (Crdi), place la Tunisie à la 54e position mondiale et dans le Top 5 des pays d’Afrique. Les gouvernements africains du Top 5 — Kenya, Tunisie, Maurice, Afrique du Sud et Ghana — affichent des développements bien documentés dans leurs secteurs technologiques.
L’âge de l’intelligence artificielle approche. La Tunisie doit se préparer à installer les jalons de ce passage et à aider les citoyens à tirer parti des avantages de l’automatisation, tout en les protégeant des risques associés à la mise en place de ces nouvelles technologies.
Par ailleurs, l’IA se déploie aujourd’hui rapidement dans la plupart des secteurs d’activités, bousculant ainsi les expertises humaines au sein des entreprises. Les transferts d’expertises humaines vers le système intelligence sont dès lors autant de défis à relever pour les chefs d’entreprise qui sont confrontés à de nouveaux arbitrages.
Nouveau paradigme
Ce nouveau concept d’intelligence artificielle et économique vient à point nommé bouleverser le modèle organisationnel de l’entreprise en modifiant en profondeur les équilibres et les lignes de forces en action.
A l’ère digitale, ce système (IA) favorise un nouveau paradigme de la Business intelligent où les entreprises font face aujourd’hui à de nouveaux défis en matière d’information.
L’économie tunisienne impose aujourd’hui, l’instauration d’une véritable culture de l’intelligence économique dans les entreprises et au sein des structures gouvernementales.
Plusieurs facteurs expliquent, en effet, la nécessité d’une démarche d’intelligence économique. Car, le contexte de la mondialisation ne cesse d’accentuer l’interdépendance entre les économies, notamment avec le développement des multinationales. De même, la concurrence est devenue plus dure et les marges bénéficiaires se sont rétrécies. La place de l’innovation est devenue très importante pour avoir un avantage comparatif et gagner des parts de marché.
Autant dire que la nouvelle culture d’intelligence économique contribue à améliorer la compétitivité de l’entreprise et développer son processus managérial. Elle permet aussi de dénicher les opportunités d’affaires qui peuvent renforcer la stabilité, soit en termes de nouveaux marchés ou de nouveaux produits et services.
En Tunisie, diverses entreprises privées ont adhéré à ce concept et se sont imposées comme grands précurseurs de l’intelligence économique dans le pays, outre les grands groupes holding tunisiens.
Prudence
Alors que nous entrons dans l’ère de l’automatisation, les gouvernements doivent s’assurer qu’ils sont prêts à capitaliser sur le potentiel de l’intelligence artificielle. Ainsi, toute action gouvernementale devrait toutefois être entreprise avec une grande prudence. Si elle est mise en œuvre sans faire preuve d’éthique et de sécurité, l’IA dans les services publics pourrait être inaugurée inefficace et, au pire, très dangereuse.
Il est nécessaire pour la Tunisie de bien négocier ces virages technologiques afin d’assurer la pérennité et le développement de notre économie et de nos entreprises. Pour ce faire, l’Etat doit pousser vers l’adoption de ces nouvelles technologies en jouant le rôle d’un accélérateur et d’un utilisateur exemplaire.
A l’évidence, l’IA ne se fera pas sans bouleversement. Il y aura de fortes pressions sur les gouvernements, les entreprises les emplois et les conditions de vie.
Agence nationale d’IE
Le nouveau concept d’intelligence économique (IE) permet de protéger les intérêts économiques et industriels de toute une structure, qu’elle soit une entreprise, une collectivité locale, un Etat ou autre. Elle examine l’interaction de toutes parties prenantes qui agissent dans le développement économique et la création de richesse.
Néanmoins, la Tunisie ne dispose pas d’une telle structure nationale ayant une vision d’ensemble de positionnement économique et industriel.
Pis encore, le concept d’intelligence économique n’existe pas dans l’organisme exécutif, législatif et parlementaire de notre pays. Or, pour développer son commerce extérieur, la Tunisie doit créer une agence nationale d’intelligence économique qui dépendra directement de toutes les structures de l’Etat et de la société.
Une telle agence permettra d’anticiper les changements techniques et industriels dans le monde, sachant qu’on vit une révolution industrielle qui a déjà bouleversé toutes les méthodes de production, d’achat et de vente.
La grande question qui se pose ne concerne pas les possibilités offertes qui sont infinies, mais elle est profondément éthique sur le droit et la nécessite de recourir à cette nouvelle démarche (intelligence artificielle) comme priorité nationale pour développer les méthodes de production industrielle (manufacturière).
En définitive, un nouveau paradigme économique et social a été induit par la quatrième révolution. Nous sommes passés d’une économie matérielle à une économie immatérielle. Plusieurs études convergent, notamment celle des agences d’intelligence économique, sur le fait qu’au moins 50% des travaux horaires seront remplacés par les robots et/ou des solutions d’intelligence artificielle.
Les acteurs économiques peuvent bénéficier aujourd’hui des opportunités de la quatrième révolution industrielle qui vont certainement apporter des changements notables au niveau des modes de consommation et de production ainsi que les modèles de fabrication, d’acheminement de la marchandise et de productions des biens, à l’échelle nationale et mondiale.
Mohamed Sellami
2 décembre 2019 à 09:55
En intelligence artificielle, le principe est le suivant : ne pas faire ce que font ‟ déjà ˮ les autres. Ce qu’il faut faire, c’est chercher une activité qui n’est pas encore informatisée, ensuite l’informatiser, gagner une avance non rattrapable par les autres, et ce n’est qu’ainsi qu’on a raison d’être.
Pour des applications classiques en intelligence artificielle, la Tunisie ne peut jamais concurrencer ceux qui sont déjà dans la course : Google, l’état Français, Samsung, l’état de la Chine.
Seulement, la Tunisie, peut trouver une niche.
Exemple : la tâche d’un chef de service en ‟ recherche-développement ˮ peut être informatisée, mais jusqu’à présent personne dans le monde ne s’y est mis.
Que font nos départements universitaires en intelligence artificielle ?
Eh bien, ils se contentent de développer des applications que d’autres maîtrisent mieux qu’eux.
Autrement dit, ils n’arriveront jamais à aboutir à un résultat.
Ce ne sont pas les compétences Tunisiennes en intelligence artificielle qui manquent.
Ce qui manque : la disposition à déployer de l’effort